Au camp de base de l’Everest, c’est l’heure de la puja ! Cette cérémonie rituelle est le coup d’envoi de toute expédition himalayenne !
Des sherpas sont déjà à l’œuvre depuis plusieurs semaines pour préparer la voie mais les clients, eux, viennent juste d’arriver au camp de base. Avant de s’élancer à travers les méandres du glacier du Khumbu, les grimpeurs ont une dernière étape à passer. La puja.
Un ou plusieurs lamas viennent de monastères voisins pour officier. Un autel de pierres est dressé surmonté d’un mat portant une multitude de drapeaux colorés. Ces bouts de tissus, les loungta, sont généralement de cinq couleurs différentes. Ils portent des prières que le vent disperse, les transmettant aux Dieux. Chaque couleur a sa signification : bleu pour la voûte céleste, blanc pour l’air et le vent, rouge pour le feu, vert pour l’eau et jaune pour la terre.
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Pendant que les lamas récitent leurs mantras, le bois de genévrier se consume lentement. La cérémonie vise à montrer le respect des alpinistes à la montagne et à demander aux divinités l’autorisation de la gravir. Sans puja, il n’est point d’ascension en sécurité. On bénit le matériel, on demande pardon pour les trous que crampons et piolets feront dans la glace. Des chants repris par les sherpas et quelques percussions accompagnent le rituel très codifié. Quand les prières se terminent et que les lamas considèrent que les Dieux ont donné leur permission, parfois au bout d’une à deux heures, on lance du riz en l’air à trois reprises, on boit et on mange. Les sherpas dansent. Dès le lendemain, on peut grimper en altitude.
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