everest xénon

Everest dopé au xénon, la controverse continue !

Une instance du monde de l’alpinisme s’insurge de la proposition d’un opérateur d’expéditions d’utiliser du xénon dans le cadre d’une ascension de l’Everest. Il répond !

L’annonce par Furtenbach Adventures de ses premières expéditions commerciales avec recours au xénon ce printemps continue de faire du bruit. D’après l’opérateur autrichien, l’inhalation de ce gaz rare pendant quelques minutes permettrait d’accélérer la production de globules rouges dans le sang. Des propriétés qui valent sans doute la place du xénon sur la liste des substances interdites par l’Agence Mondiale Anti-dopage. Le gaz permettrait donc une forme d’acclimatation express. Il offrirait aux clients les plus fortunés la possibilité d’une ascension de l’Everest en une semaine porte à porte. Aujourd’hui, une expédition à l’Everest prend généralement deux mois.

Dans un communiqué, l’Union Internationale des Associations d’Alpinisme (UIAA) a pris position contre ce genre de pratique. « Selon la littérature actuelle, il n’existe aucune preuve que l’inhalation de xénon améliore les performances en montagne, et une utilisation inappropriée peut être dangereuse. (…) Selon la littérature, les effets sur les performances ne sont pas clairs et probablement inexistants. ». Et d’enfoncer le clou : « le xénon est rarement utilisé en médecine et n’est pas approuvé dans tous les pays. Son utilisation doit être réservée au bloc opératoire. Et à la sédation procédurale par des spécialistes ayant une formation appropriée en anesthésie. D’un point de vue médical, une utilisation hors indication, sans fondement scientifique et avec des risques sanitaires inconnus, doit être rejetée. »

La réaction de Lukas Furtenbach

Furtenbach n’a pas tardé à réagir. En soulignant que ce communiqué était « non scientifique, plein d’erreurs méthodologiques et de fond, de contresens et d’insinuations malveillantes ». Le tout signé par le président d’une commission de l’UIAA, Docteur Urs Hefti, qui entretiendrait des relations commerciales avec un concurrent, rapporte Stefan Nestler. « De toute évidence, la commission médicale de l’UIAA n’a même pas compris le principe d’application » ajoute Furtenbach. Il ajoute qu’il est le seul avec ses partenaires médecins à détenir des bases de données de plusieurs années de recherche sur l’utilisation du xénon pour l’acclimatation en montagne.

Un tel communiqué n’a aucun pouvoir coercitif, c’est au mieux une recommandation. Seules les autorités népalaises pourraient empêcher ce type de pratique sur son territoire. Selon toute vraisemblance, l’expédition de Furtenbach à l’Everest ce printemps pourrait donc intégrer une préparation des clients avec ce nouveau gaz. Furtenbach résume : « Ce n’est pas scandaleux. Ce n’est pas de la magie. Ce n’est pas dangereux. Ni illégal. Et ce n’est pas du dopage. C’est juste de la préparation, de la formation, de la détermination, de la science et de la technologie. Cela s’appelle le progrès. Et le progrès vient toujours avec de vives réactions. Ça fait partie du jeu ».

Illustration © DR

Notez cet article

Expéditions Live

Nos contributeurs se relaient pour vous proposer ce suivi en direct. Si vous voulez ajouter le suivi d'une expédition ou que vous souhaitez contribuer, n'hésitez pas à nous écrire à live@altitude.news !

Voir tous les articles de Expéditions Live →