L’été dernier, une équipe d’alpinistes chinois aurait réalisé la première ascension d’un 7.000. Un sommet situé dans le massif du Kula Kangri disputé entre Chine et Bhoutan.
Une cordée chinoise aurait réussi la première ascension du Karjiang. Un sommet de 7.221 mètres d’altitude situé aux confins du Tibet (Chine) et du Bhoutan. C’est un des sommets du massif du Kula Kangri. Son point culminant, à 7.538 mètres, a été gravi au milieu des années 1980. Traditionnellement considéré par le Bhoutan comme marquant la frontière avec le Tibet, le massif est désormais annoncé à Pékin comme partie intégrante de la Chine.
Jusqu’à présent, la Chine a montré des signes de respect à l’égard de la tradition bhoutanaise de ne pas gravir ses plus hauts sommets. Ils sont le domaine réservé des divinités. Ces permis délivrés à des grimpeurs chinois confirment donc la volonté de Pékin de marquer son territoire. Une des nouvelles démonstrations de l’Empire du Milieu qui semble faire ce que bon lui semble avec la frontière qui le sépare de son petit voisin bhoutanais. En 2024, Pékin a continué de développer des infrastructures et d’installer des habitants sur des territoires encore considérés il y a peu comme au Bhoutan. Des vallées entières devenues, de facto, chinoises.
Ces très hauts sommets vierges
Jusqu’à cet été et cette ascension que l’on apprend seulement cet automne, le Karjiang était l’un des sommets les plus élevés de la planète, vierges de toute ascension réussie. Le plus haut de tous, le Gangkhar Puensum, est également situé sur cette ligne floue qui sépare Bhoutan et Chine. Depuis 1994, le Bhoutan a interdit ses sommets aux alpinistes. Une tentative via le versant chinois en 1998 avait soulevé des protestations à Thimphou. Résultat, Pékin avait retiré les permis et le Gangkhar Puensum était resté « invaincu ».
Illustration – massif du Kula Kangri © Kmrjr, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons