par Quelques mois après sa compatriote Sophie Lavaud, la guide Josette Valloton termine l’ascension de son 14ème sommet de plus de 8.000 mètres.
La suissesse Josette Valloton a réussi l’ascension du Manaslu la semaine dernière. Elle est ainsi la première guide de haute montagne femme à avoir gravi les 14 sommets de 8.000m. Après le Gasherbrum I et II l’été dernier, elle était presque à 14… Il ne lui restait plus que le « vrai » sommet du Manaslu, c’est chose faite. En septembre 2014, elle n’avait atteint que l’antécime du Manaslu, alors point final erroné de toutes les expéditions.
Valloton, en toute discrétion
Contrairement à la mode du moment, la Valaisanne n’a pas tenté un quelconque record de temps. 20 ans se sont écoulés entre son premier 8.000 (le Shishapangma en mai 2004) et le Manaslu cet automne. Et si vous n’avez jamais entendu parler d’elle, c’est qu’elle se fait discrète. Tout juste la soixantaine, elle est basée dans le Val d’Hérens (Suisse) où elle guide ses clients. Elle ne fait pas la chasse aux sponsors, ne construit pas une communauté de fans, ne collectionne pas les records. Elle grimpe, souvent sans oxygène, toujours sans faire parler d’elle.
Originaire de Fully, elle découvre Arolla lors d’un stage pour son école de tourisme. Devenir guide n’est alors pas une option pour la jeune Josette. Il n’y avait que des hommes. Quand en 1986 une première Suissesse devient guide, l’idée germe dans sa tête et c’est à 30 ans qu’elle décroche enfin son diplôme. Devenue guide de haute montagne, elle emmène alors ses clients à travers les Alpes. Et puis sa découverte de l’Himalaya lui ouvre de nouveaux horizons. Une expédition par an pendant des années, puis ces sommets de 8.000 avalés les uns après les autres. Jusqu’au dernier il y a quelques jours. Josette Valloton n’est pas du genre à faire des selfies au camp de base mais ne juge pas les autres manières d’aborder la montagne : « Qui a le droit d’y aller plus qu’un autre ? » répondait-elle au Nouvelliste en 2019.
Illustration © J.Valloton
