par Faut-il regarder le film d’Inoxtag sur l’Everest ? Sorti ce week-end, il cumule déjà un nombre toujours croissant de vues et ce n’est pas pour rien.
Le film d’Inoxtag est sorti vendredi dans des centaines de salles de cinéma et samedi sur Youtube. En quelques heures, des millions de vues et des commentaires en pagaille. Que retenir de ce film de 2h26 ? Que quelques alpinistes y sont allés de leurs commentaires moralisateurs. Un documentaire « catastrophe », « regardez mon nombril ça va pas plus loin » disent certains. Il y aurait donc « des bons alpinistes et des mauvais alpinistes » dénonce le guide et cinéaste François Damilano qui voit du bon dans l’aventure du youtubeur star. Mais si on met de côté ces commentaires, et la version inverse (les centaines de milliers de fans d’Inoxtag qui étaient conquis avant même de voir les images), force est de constater que le jeune homme montre quelque chose de rare.
Une vraie préparation sérieuse pour une ascension himalayenne. Découverte de l’escalade, puis de l’alpinisme. Montée en compétence progressive aux côtés d’experts. Il enchaîne les 4.000 dans les Alpes, continue au Maroc. Traverse la Corse avec le GR20 en quelques jours seulement. Suit des entrainements quotidiens. Un test d’effort en hypoxie pour se rassurer. Puis un premier sommet de (presque) 7.000m au Népal, avec quelques difficultés et doutes en chemin. On peut critiquer l’objectif (gravir l’Everest) qui est surtout un symbole aujourd’hui largement conquis par le business de la version « touristique » de l’alpinisme. Mais pour le coup, peu de « clients » d’expéditions commerciales suivent une telle préparation avant de se lancer. Certains diront que tout le monde n’en a pas les moyens. Evidemment.
Le film d’Inoxtag sur l’Everest
Une autre critique adressée à Inoxtag et son film réside dans les conséquences sur le business de l’Everest. Que des centaines de ses fans vont se ruer sur cette montagne, qui n’a pas besoin de çà. La bonne nouvelle, c’est que s’ils suivent sa préparation, ça fera bien monter le niveau de compétences sur les pentes de l’Everest. Mais le message d’Inoxtag n’est pas d’aller gravir l’Everest. La montagne reste un symbole. Chacun trouve un Everest à sa mesure et peut tout mettre en œuvre pour le gravir.
Parce que c’est vrai, avec des bouteilles d’oxygène et une bonne condition physique, ce n’est plus un exploit de gravir l’Everest en 2024 comme ça pouvait l’être en 1953. Mais pour un gamin qui a passé sa vie à jouer à des jeux vidéo, comme il le dit lui-même, c’est un sacré défi. Peut être que certains de ses followers découvriront la montagne grâce à lui. De là à les retrouver au camp de base de l’Everest,…
Ajoutons que les moyens déployés pour filmer son aventure offrent aux spectateurs des images exceptionnelles. Notamment au Népal mais aussi dans les Alpes lors de sa préparation. Et que s’il occupe beaucoup l’écran, Inoxtag est loin de dire que des bêtises. Derrière son vocabulaire de youtubeur, aucune erreur ou approximation sur ce qu’il dit raconte sur la montagne, un univers qu’il ne connaissait pas il y a un an. Quant aux répliques motivationnelles, en mode quand on veut on peut, on aime ou on aime pas. Mais c’est le lot de ce genre de production.
Illustration © Pixabay
