Ce printemps, les expéditions sont rares sur le versant tibétain de l’Everest, côté Nord. Parmi elles, un petit groupe de Français réduit à sa plus simple expression. 2 sherpas, 1 cuisinier et 3 grimpeurs tricolores.
La patience a primé
Avec les atermoiements des autorités chinoises en début de saison, la plupart des expéditions ont choisi de se rabattre sur le versant népalais. Beaucoup plus fréquenté, potentiellement plus dangereux avec son incertaine cascade de glace, mais à la bureaucratie plus coulante. Adrian Ballinger, un des rares opérateurs occidentaux présent au camp de base tibétain cette saison le rappelle. Pour lui, ce versant est sans aucun doute : « plus sûr, plus propre, plus calme ». Et pour cause, les expéditions se comptent cette saison sur les doigts d’une main. Elles auraient dû être plus nombreuses, mais les délais difficiles à maitriser imposés par les autorités locales en ont découragé plus d’unes.
Parmi ceux qui ont résisté, on trouve un petit groupe de Français. Ils viennent de passer les dernières semaines au Népal, entre incertitude et tentative d’acclimatation à l’altitude. Mais la détermination de ce petit groupe a fini par payer. Ils ont passé la frontière hier. Les visas des grimpeurs étaient prêts depuis quelques jours, mais pas ceux des sherpas et du cuisinier, il a donc fallu attendre. Et lutter contre l’opérateur d’expédition qui les poussaient à rejoindre le versant sud, avec ses clients russes.
Lire aussi : Pascal Denoël, ce patron français au sommet du K2
L’expédition commence enfin !
Désormais, l’équipe a atteint le camp de base. L’expédition commence enfin, même si les semaines écoulées ont dû consommer pas mal d’énergie chez les trois Français. Les délais sont désormais raccourcis, le camp de base tibétain doit être évacué avant le 10 juin. La montagne va désormais pourvoir apporter des réponses aux interrogations que Pascal nous échangeait il y a quelques heures : « 12 jours sans rien faire à Katmandou, quid de notre état de forme et quid de l’acclimatation que nous avions construite ? ».
Quoiqu’il arrive, l’équipe aura besoin de passer du temps en altitude, Pascal évoquait déjà « au moins deux rotations à 7.000m (Camp 1) et à 7.800m (Camp 2) ». La bonne nouvelle, c’est que l’administration chinoise n’a plus leur sort entre ses mains et qu’ils sont au pied de l’Everest. Et autre bonne nouvelle, ils ne seront pas dérangés par les files d’attente, les hélicoptères incessants et la surpopulation aux camps d’altitude. Le « Mont Everest, vierge et désert » tentait de résumer Adrian Ballinger sur Instagram.
Illustration – frontière Népal – Tibet (Chine) © P. Denoel