Premier mort à 8.000m cette saison, Lhakpa Tenji Sherpa descendait d’une ascension réussie sur le Makalu. Les journaux généralistes népalais n’en ont même pas parlé.
Le 6 mai dernier, il avait réussi l’ascension du Makalu, 8.485m. Lhakpa Tenji Sherpa faisait partie d’une des toute premières expéditions à atteindre le sommet. Juste après les ouvreurs installant les cordes fixes. Il faisait partie d’un petit groupe d’une douzaine de clients et sherpas. A la descente, Lhakpa Tenji Sherpa s’est senti mal. Il est décédé au Camp 3 le 7 mai à environ 19h.
Né en 1971, il avait passé sa vie sur les montagnes et acquis une « expertise inégalée » selon son employeur, l’opérateur Seven Summit Treks. L’entreprise ajoute : « il restera à jamais dans nos cœurs pour son humilité, sa gentillesse et ses contributions durables à notre communauté ». L’opérateur parle d’ « épuisement ». Il assure que tous « les efforts » nécessaires ont été réalisés pour tenter de le sauver, en vain. Son corps a été récupéré et transporté à Katmandou. « Il est décédé au camp III pendant que ses collègues guides l’aidaient à descendre » a confié un officiel à l’Everest Chronicle. Comme toujours quand un sherpa meurt lors d’une expédition, très peu d’informations sont disponibles sur les circonstances de l’incident. La presse locale non-spécialisée n’en parle même pas. Des causes souvent sibyllines semblent suffire à classer le dossier. « Epuisement » ou « exposition à la haute altitude » reviennent le plus souvent.
507 patients au centre médical du camp de base de l’Everest
Il y a quelques heures, le petit dispensaire du camp de base de l’Everest donnait quelques chiffres impressionnants. Depuis le début de la saison, l’équipe a d’ores et déjà vu passer 507 patients, la plupart sont des Népalais, notamment des Sherpas. Le système médical népalais demeure balbutiant pour les moins privilégiés et cette « clinique de l’Everest » a depuis longtemps démontré son utilité au pied du toit du monde. L’état de santé des sherpas est loin d’être toujours pris en compte lors des expéditions. Sur ce demi-millier de patients, une petite dizaine souffraient d’œdèmes de haute altitude. Des affections liées au Mal Aigu des montagnes potentiellement fatales.
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