Naila Kiani

Tout a commencé par un mariage au camp de base du K2

En 2018, Naila Kiani se marie et organise une séance photo au camp de base du K2. Depuis, sa vie a été bouleversée par la haute montagne.

Les camps de base des 8.000 sont aujourd’hui bien remplis. Les expéditions commerciales vont bon train et plusieurs prennent fin sur le Makalu. L’histoire d’une cliente de ces expés vaut le détour. Naila Kiani vient de descendre du sommet du Makalu, 8.485m, signant ainsi sa onzième réussite au-dessus de la barre symbolique des 8.000m. Kiani n’a pas encore 40 ans mais a quitté son travail dans une banque à Dubaï pour se consacrer aux plus hauts sommets du monde. De nationalité pakistanaise, elle a découvert la haute montagne en 2018. A l’occasion d’un trek au camp de base du K2 pour son mariage. A cette époque-là, les sommets environnants lui semblaient bien inaccessibles. Et surtout le royaume d’une bande d’illuminés qui risquaient leur vie pour un peu d’aventure. Sportive, elle pratique alors la boxe mais n’envisage pas autre chose, certainement pas ce qui va suivre.

Deux enfants et une nouvelle vie qui commence

Quelques mois plus tard, alors que Naila Kiani donne naissance à son premier enfant, l’idée d’une expédition commence à faire son chemin. Pandémie oblige, ses plans sont remis en question, et c’est plutôt un deuxième enfant qui voit le jour. Mais quelques mois après cette naissance, à 35 ans, Kiani grimpe son premier 8.000, la Gasherbrum II. Ses projets suivants sont compliqués à mener avec seulement quelques semaines de congés par an. Alors elle quitte son emploi dans la banque et met à profit ses indemnités de départ pour financer une nouvelle expédition.

Dans la foulée de ses premiers sommets, la Pakistanaise doit affronter une vague de haine en ligne, aux accents largement misogynes. Des commentaires qui l’affectent alors plus qu’elle ne le voudrait. Mais qui se calment quand elle annonce sa réussite au sommet de l’Everest au printemps dernier. Aux commentaires haineux s’ajoutent néanmoins le soutien d’une communauté sans cesse élargie. La fondation du riche industriel pakistanais Abdul Razak Dawood ne s’y est pas trompée, en soutenant financièrement les projets de Kiani. Tout n’a cependant pas été simple à surmonter, notamment quand un de ses camarades d’expédition est retrouvé mort sur l’Annapurna. Depuis, l’addiction à l’altitude l’emporte et elle a déjà gravi 11 des 14 sommets de plus de 8.000m de la planète. Elle espère « inspirer » d’autres femmes notamment au Pakistan, et ne compte pas s’arrêter de grimper. « je veux gravir autant que possible » confiait-elle récemment dans une interview.

Illustration – FB screenshot © DR

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