L’alpiniste français Vadim Druelle a bien failli vivre ses dernières heures il y a quelques jours sur l’Annapurna. Son instinct de survie et sa capacité à reconnaitre certains symptômes lui ont sans doute sauvé la vie.
Le jeune Vadim Druelle était en route pour l’Annapurna. Après plusieurs ascensions réussies à +8.000m ces dernières saisons et des tentatives impressionnantes, notamment en face Sud du Lhotse, Druelle n’était pas considéré comme un débutant, loin de là. A 23 ans, il est victime d’une intoxication alimentaire en route pour le camp de base. « Très faible, je suis arrivé au camp de base » écrit-il quelques jours plus tard. Mais cette affection a vraisemblablement bouleversé son organisme qui n’a pas bien réagi à l’arrivée en altitude. Malgré ses expériences passées réussies à plus de 8.000m sans oxygène, Druelle a commencé à développer les symptômes d’un œdème pulmonaire. Une manifestation possiblement létale du mal des montagnes. La situation est tendue : « j’ai commencé à tousser en crachant une mousse de couleur saumonée avec 35 à l’oxymètre de pouls … mon corps me lâchait ». Et d’ajouter « la mort assurée si je ne faisais rien dans les minutes qui suivaient ».
Il prend alors un médicament permettant de faire reculer son œdème pour quelques précieuses heures mais il le sait « Le seul remède c’est l’oxygène, il faut descendre ». Il parvient à descendre et son corps semble se remettre à fonctionner. A l’hôpital à Pokhara, les médecins confirment. C’était le « dernier stade de l’œdème pulmonaire ». Si « je restais une heure de plus au camp de base, je mourrais » explique-t-il. Son ascension de l’Annapurna ne sera donc pas pour cette saison, il va devoir reposer son organisme et regarder de plus près l’état de ses poumons après cette effrayante épopée pour sa survie. Bon rétablissement !
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