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Avalanches meurtrières au Shishapangma ou l’incapacité d’abandonner

Alors que les avalanches tibétaines ont tué quatre alpinistes ces derniers jours, plusieurs acteurs de l’himalayisme prennent la parole. Le drame du Shishapangma souligne, une nouvelle fois, comment il peut être difficile de prendre les bonnes décisions en haute montagne. Surtout quand certaines formes de « pression » entrent en ligne de compte.

Quatre grimpeurs sont morts sur le Shishapangma cette semaine. Plusieurs autres ont été blessés dont certains grièvement. Plusieurs jours après le drame, les agences en charge de ces clients et sherpas ont enfin pris la parole. Climbalaya, qui travaillait pour Gina Rzucidlo, se dit « profondément attristé par cet évènement tragique ». Chez Elite Expéditions (qui accompagnait Anna Gutu), on se dit « dévasté » par la nouvelle. « Nous avons le cœur brisé par la perte d’Anna et de Mingmar ».

Leader de l’expédition, Nims Dai a ajouté : « Nous étions sur la même montagne sur la même tentative au sommet – je suis désolé de ne pas avoir pu te sauver. Merci d’être ma sœur, mon amie. Je me souviendrai toujours de toi Anna, les mots ne peuvent même pas décrire ce que je ressens. L’expression « tu me manques » n’est pas suffisante. Maintenant tu fais partie de ma vie, tu vivras dans mes souvenirs tant que je vivrai ». 

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Drame au Shishapangma : la course folle aux records

D’après les informations rassemblées par ExWeb, Nims Dai n’était pas parmi les sherpas de tête cette fois-là. L’article souligne, comme nous l’évoquions hier, la course folle aux records qui a sans doute aveuglé les grimpeurs. Mettant un peu plus la pression sur leur capacité à mesurer les risques. Et d’ajouter que les deux Américaines (Rzucidlo et Gutu) n’étaient pas les seules à viser un record. Plusieurs Pakistanais étaient sur le point de gravir leur 14ème 8.000. Adriana Brownlee était là aussi, avec le même objectif. Quant à Nims Dai ou Mingma G, ils étaient sur le point de conclure leur quête des 14 sommets sans oxygène supplémentaire. Autant dire que, plus que jamais, tout le monde voulait arriver au sommet.

L’alpinisme ou l’art de la survie

Depuis le Pumori (Népal), Simone Moro souligne « l’importance de prendre les bonnes décisions dans les montagnes, ce qui inclut souvent la capacité d’attendre ou d’abandonner. Ces compétences en conflit avec le monde moderne, qui est de plus en plus rapide, compétitif et obsédé par le succès. Où ceux qui abandonnent sont souvent qualifiés de perdants. L’art de la survie est au cœur de l’alpinisme, mais malheureusement les nécrologies sont pleines de héros. Le 8 octobre, nous avons décidé de renoncer à moins de 100 mètres du sommet de Pumori à cause d’un danger évident d’avalanche. Dans le même temps malheureusement d’autres amis n’ont peut-être pas envisagé l’option similaire sur le Shishapangma et malheureusement en deux heures et avec deux avalanches différentes 4 personnes ont trouvé la mort ».

Illustration © Vijay Duvvuri from The Hague, The Netherlands, CC BY 2.0  via Wikimedia Commons [B&W]

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