par Dmitry Golovchenko a chuté sur le Gasherbrum IV et vraisemblablement trouvé la mort. L’alpiniste qui vient de disparaitre était un des derniers représentants d’une certaine conception de la haute montagne.
La nouvelle de l’accident de Dmitry Golovchenko sur les pentes du Gasherbrum IV est encore fraiche. Un hélicoptère devait tenter une reconnaissance pour déterminer la zone où l’alpiniste a chuté. Mais la météo de la région est plus que capricieuse. Golovchenko n’était pas n’importe quel alpiniste. Il était un des derniers représentants d’une certaine approche de la montagne. Pas de posts rémunérés sur Instagram, pas d’équipe de sherpas pour porter le matériel, pas de voie normale pour cocher un sommet, pas de Guinness Book des records, pas d’oxygène en bouteille (cela va sans dire). Avec son partenaire Sergey Nilov, Golovchenko ne ciblait que des itinéraires extraordinaires. Peu ou pas empruntés, bien souvent difficiles d’accès et à l’engagement très important. Avec une couverture médiatique minimaliste.
Le CV de Golovchenko, unique en son genre
Comme sur la face nord du Thalay Sagar (Inde, 6.904m) en septembre 2016 : Piolet d’Or ! Sur le Sedoy Strazh (Chine, 5.481m) la même année. Sur la face Sud-Est du Kyzyl Asker (Chine, 5.842m) en 2014. Ou encore leur interminable aventure au Jannu (Inde, 7.710m) qui a bien failli mal se terminer, en 2019. Sans parler de cette expédition d’anthologie en 2011 sur la face nord-ouest de la Tour de Trango (Pakistan, 6.251m). Ou de la Tour de Mustagh en 2012, ascension récompensée par un autre Piolet d’Or. Une de ses premières ascensions avec Sergey Nilov remonte à 2002 dans l’Adyl-Su (Caucase). Depuis, ils ne s’étaient jamais quittés.
Avec la mort de Golovchenko, la communauté de l’alpinisme est en deuil. Elle vient de perdre un de ses plus extraordinaires représentants.
Illustration – Dmitry Golovchenko cette saison dans le Karakoram © DR
