Le 27 juillet dernier, un porteur pakistanais est mort sur les pentes du K2. Dans le sillage des images qui montrent le porteur contourné par des dizaines d’alpinistes, les autorités pakistanaises ont ouvert une enquête.
Les autorités du Gilgit-Baltistan, la région qui abrite le K2, ont ouvert une enquête. Ils cherchent à établir si les « efforts adéquats ont été faits pour sauver » Muhammad Hassan. Une enquête notamment déclenchée par la vague d’articles qui font l’hypothèse qu’il aurait pu être sauvé.
Chacun rejette toute responsabilité…
Pour l’heure, les grimpeurs qui suivaient Hassan, et notamment Kristin Harila et son équipe, mettent en avant son manque d’équipement et d’expérience. Son employeur souligne qu’il avait déjà gravi un autre 8.000. Qu’il connaissait le K2 et avait un équipement suffisant pour être là. Syed Anwar Ali, employeur d’Hassan, expliquait ainsi à la chaine norvégienne NRK : « comment il a pu survivre si longtemps avec un équipement médiocre ? (…) il disposait de tout le matériel nécessaire ». Mais Syed Anwar Ali, de Lela Peak Expéditions, n’est pas le seul employeur dans l’histoire. Les services d’Hassan ont été achetés par un organisateur d’expédition russe. Ce dernier, Alex Abramov, n’a pas pris la parole sur le sujet. Dans son compte-rendu quotidien, il ne fait même pas mention de cet incident. Il célèbre plutôt tous ses clients qui ont atteint le sommet. « Nous attendons les héros » écrivait-il du camp de base le soir du 28 juillet.
Harila reçoit des menaces de mort
Dans la presse pakistanaise, Kristin Harila et son équipe continue spécifiquement d’être montrés du doigt. Quand bien même plusieurs dizaines d’autres alpinistes ont également continué leur ascension ce jour-là. Dans son édito sur Dawn, Rafia Zakaria rappelle que le cameraman d’Harila a passé du temps aux côtés d’Hassan.
Zakaria insiste : « elle [Harila] a dit que le caméraman est resté avec Hassan pendant plus de deux heures jusqu’à ce que son propre niveau d’oxygène soit trop bas. Il a dû abandonner Hassan toujours dans une position précaire et retrouver le reste de son équipe plus haut. Une question se pose. Si son niveau d’oxygène était si bas, n’aurait-il pas dû descendre plutôt que de monter pour la retrouver et enregistrer le moment triomphal où Harila a atteint le sommet ? ». Suite à ces questionnements relayés par les journaux du monde entier, une violente campagne de cyberharcèlement s’est abattue sur Harila. Cette dernière a reçu plusieurs menaces de mort.
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