La Norvégienne Kristin Harila se rapproche chaque jour un peu plus du record qu’elle s’est fixée. Mais son empreinte carbone continue de faire grincer des dents. Harila vient de réussir l’ascension du Gasherbrum II après avoir rejoint le camp de base en hélicoptère.
Alors que l’élite de l’alpinisme mondial se lance dans des ascensions toujours plus extraordinaires et difficiles au Pakistan, c’est aussi la haute saison pour les expéditions commerciales. Kristin Harila, qui cherche à gravir tous les 8.000 en 3 mois, est arrivée au cœur du Karakoram en hélicoptère.
Si la pratique est courante au Népal où les hélicoptères sont de plus en plus utilisés, même au-dessus du camp de base, ce n’est pas le cas au Pakistan. Dans ce pays, et à plus forte raison dans la région très militarisée à proximité des frontières avec la Chine et l’Inde, les hélicoptères ne sont pas les bienvenus. Seuls les appareils militaires ont le droit de voler dans le secteur. Et leurs déplacements, chèrement facturés, sont le plus souvent limités à des tentatives de sauvetage. Contrairement à toutes les autres expéditions de la région, qui ont marché plusieurs jours sur le Glacier du Baltoro pour atteindre leur camp de base, Kristin Harila a donc réussi à affréter un hélicoptère pour rejoindre le pied des Gasherbrum. Nims Dai et sa cliente, la princesse qatari Asma Al Thani, étaient également de la partie.
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Quelques heures pour rejoindre le sommet du Gasherbrum II
Dans la foulée de son arrivée au camp de base, Harila a commencé à grimper. Partie du pied de la montagne dans la nuit du 12 au 13 juillet, elle était au camp 2 le 14. Un arrêt de 5 heures pour se reposer et c’était le départ pour le sommet. Elle l’a atteint depuis le Camp 2 en un peu plus de 13 heures. Elle était au sommet le 15 juillet à environ 7h45, avec Tenjen Lama Sherpa et Ming Temba Sherpa. C’est son 11ème 8.000 sur les 14 qu’elle compte gravir en moins de 3 mois. Pour atteindre son objectif, elle doit encore en gravir 3 en quelques jours et a déjà débuté son ascension du Gasherbrum I.
Oxygène ou pas, hélicoptère ou pas, sherpas ou pas, Harila continue de gravir les 8.000 avec une incroyable rapidité. Ses fans sont de plus en plus nombreux. Mais ses détracteurs également. Sur le souvent consensuel réseau Instagram, un de ses followers souligne quelques contradictions : « Elle dit qu’elle veut inspirer les femmes mais dépend des hommes. Elle a probablement le pire bilan carbone de tous les alpinistes, mais prêche la protection de l’environnement ». Sa réussite est en effet très dépendante de sa solide équipe de sherpas et de son recours régulier à l’hélicoptère.
Illustration (c) K.Harila