Un alpiniste est mort et un autre est en détresse sur le Nanga Parbat, ce fameux 8.000 du Pakistan. La dégradation soudaine de la météo est notamment en cause.
Ces derniers jours, les expéditions au Nanga Parbat (Pakistan) ont affronté un épisode de mauvais temps. Plusieurs alpinistes ont été mis en difficulté.
Décès de Pawel Kopec
Le Polonais Pawel Kopec est ainsi décédé au Camp 4. Il redescendait du sommet qu’il avait atteint assez tardivement, dimanche dans l’après-midi, sans oxygène supplémentaire. C’est vers 7.300 mètres qu’il se serait senti mal, avant de mourir probablement de Mal Aigu des Montagnes. Des sources polonaises évoquent une crise cardiaque. Deux autres Polonais avaient atteint le sommet le même jour, Piotr Krzyzowski and Waldemar Kowalewski, ils ont réussi à rejoindre le camp de base. Très impliqué dans des clubs d’alpinisme polonais, Kopec avait déjà l’expérience des 8.000. Il avait déjà gravi le Manaslu et le Lhotse.
Bloqué par une ophtalmie des neiges à 7.000m sur le Nanga Parbat
Dans le même temps, un grimpeur pakistanais s’est lui aussi retrouvé en difficulté. Asif Bhatti, enseignant à l’Université d’Islamabad et alpiniste, souffrirait d’ophtalmie des neiges. Une réaction inflammatoire de la cornée suite à une exposition trop violente aux UV. En montagne, l’altitude et la réverbération du rayonnement solaire sur la neige favorisent ce phénomène qui se traduit par un aveuglement généralement réversible. Des lunettes de soleil de mauvaise qualité peuvent être en cause. Quoiqu’il en soit, aveugle, Asif Bhatti ne peut descendre par ses propres moyens. Il était donc bloqué à plus de 7.000 mètres, au niveau du Camp 4.
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Un hélicoptère a réussi à atteindre le camp de base du Nanga Parbat mais la météo ne permet pas de décoller pour déposer des sauveteurs en altitude. Des alpinistes auraient néanmoins rejoint Bhatti et tenteraient de l’aider à descendre. Il pourrait s’agir d’un grimpeur d’Azerbaïdjan et d’un ou plusieurs Italiens. Mais la partie est loin d’être gagnée car la météo pourrait se dégrader rapidement. Les prévisions tablent sur un vent assez violent et de potentielles chutes de neige. Si on considère généralement les limites de la « zone de la mort » au-dessus de 7.500 mètres, demeurer à 7.000 mètres pendant une période importante a un effet très négatif sur les organismes humains. Chaque heure passée à cette altitude voit l’énergie de l’alpiniste décliner.
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