A l’approche de la saison, les opérateurs d’expéditions à l’Everest rivalisent d’arguments de vente. Certains sont pour le moins discutables voire dangereusement mensongers.
Il y a quelques jours, le premier organisateur d’expéditions sur le toit du monde vantait son package pour VIP. Avec transferts en hélicoptère, des séances de formation « intenses mais aussi amusantes » pour découvrir les « compétences essentielles pour l’ascension », en bref une « expérience d’ascension luxueuse et sûre » assistée par une « main d’œuvre robuste ». Tous les détails sur ce produit ne sont pas visibles dans l’annonce, mais une consommation quasi-illimitée d’oxygène en bouteille, un médecin dédié, une équipe de sherpas en alerte au Camp 2 en cas de besoin de secours, toilettes et douche privés au camp de base et les services d’un guide certifié internationalement. Et même un aller-retour dans la vallée en hélicoptère pour se reposer dans des conditions optimales avant le sommet.
Des fruits livrés en hélico sur l’Everest !
Sans compter l’internet illimité et le photographe personnel pendant tout le « voyage ». Ou, cerise sur le gâteau : « des légumes, des fruits frais, de la viande, des boissons non alcoolisées et des jus seront servis régulièrement pendant toute l’expédition, acheminés par hélicoptère ». L’orange pressée risque d’avoir un goût d’empreinte environnementale élevée. Une telle offre coûte plus de 120.000 Euros, elle fait partie des produits les plus chers sur cette destination.
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L’Everest n’est jamais sûr !
Attention de ne pas tomber dans le piège : une expédition ne peut être sûre à plus de 8.000m, surtout quand vous n’avez aucune compétence de montagne et que vous découvrez les « compétences essentielles » quelques jours avant de gravir le sommet. Quant à la « main d’œuvre robuste », comprendre les sherpas, elle n’a pas des pouvoirs magiques. L’opérateur se donne clairement une obligation de moyens, il mettra à votre disposition tout ce qui est nécessaire pour l’ascension. Mais une tente confortable et l’internet illimité n’est pas toujours suffisant. Au printemps 2022, trois alpinistes sont morts sur l’Everest.
Illustration © SST