Après le Manaslu, une autre montagne ferait planer des doutes sur le CV de Grace Tseng, son ascension du Kangchenjunga serait très discutée…
La jeune grimpeuse venue de Taïwan est au cœur d’une nouvelle controverse. Il y a quelques semaines, des doutes sur son ascension (très rapide) du Manaslu avaient émergé. Aujourd’hui, c’est son expédition au Kangchenjunga en 2021 qui est dans le viseur des experts. Un article très étayé du magazine hongrois Mozgasvilag démonte les revendications de sommets de Tseng. L’auteur, Laszlo Pinter pose le contexte en quelques mots. Grace Tseng fait partie d’une « nouvelle catégorie de touristes de haute altitude ». Sortis de nulle part, ils « commencent à battre des records d’alpinisme sans aucune expérience ». Sans « guides, oxygène supplémentaires, camps entièrement préparés et cordes fixes (…) ils ne pourraient jamais atteindre un sommet de 8.000 m ».
Elle n’aurait pas atteint le sommet du Kangchenjunga
L’article s’intéresse particulièrement à l’ascension réalisée à l’automne 2021 par Grace Tseng et son équipe de sherpas. L’analyse de photos, vidéos et de la chronologie d’ascension tend à démontrer que la Taïwanaise n’a jamais atteint le sommet du Kangchenjunga. Les photos prises « à proximité du sommet » montrent des cimes que l’on n’est pas censé voir dans ce secteur. Son itinéraire aurait malencontreusement dévié à gauche de la voie normale pour s’arrêter sur la crête, « bien au-dessous du sommet principal ». Sa photo du sommet (illustration) aurait d’ailleurs pu être prise sur n’importe quelle piste de ski de la planète. On n’y voit aucun arrière-plan susceptible de nous laisser penser qu’elle ne descend pas d’un télésiège.
Sans même le savoir ?
Sur ExWeb, Angela Benavides a également creusé le sujet et en arrive à la conclusion que Tseng et ses sherpas ne savaient peut-être pas qu’ils n’étaient pas au sommet. Au printemps suivant, une équipe aurait suivi les cordes fixes laissées à l’automne précédent (par Tseng) et aurait été contraint de faire demi-tour, ces équipements les éloignant de la voie vers le sommet.
Deux records annoncés, deux possibles fraudes. Voilà que le CV de Grace Tseng commence à s’assombrir. Sur ses réseaux sociaux, elle se pose en victime face à sa communauté de fans. L’ « alpinisme devrait être une chose joyeuse, ça n’a pas à devenir si compliqué. Maintenant j’ai juste envie de pleurer » écrit-elle. Il n’est pourtant pas si compliqué de démontrer qu’on est allé à un endroit donné. Qu’en est-il de ses autres sommets ? l’Everest, le K2, le Nanga Parbat ? Il y a fort à parier que d’autres surprises se cachent certainement dans sa liste de montagnes gravies… A suivre donc..
Illustration Tseng au « sommet » du Kangchenjunga © Grace Tseng FB