L’industrie des expéditions continue sa transformation. Désormais, des opérateurs offrent la possibilité de gravir l’Everest en deux semaines seulement, une approche qualifiée de « flash ». Contre les deux mois habituellement nécessaires.
Depuis les années 1990, les expéditions sur les 8.000 attirent un public croissant. Au grand dam des tenants d’une montagne préservée de toute activité humaine, ou des aficionados d’une autre forme d’alpinisme, moins commerciale. Un des freins majeurs à une démocratisation plus large est évidemment le coût. Une aventure comme celle-là pouvant être facturée de 60.000 à 120.000 €. Une autre dimension réservant ces expéditions à quelques privilégiés est le temps nécessaire. Plusieurs semaines d’acclimatation sont indispensables pour que le corps humain soit capable d’évoluer en haute altitude. Et ce même si l’usage de l’oxygène en bouteille est désormais un quasi-incontournable. Entre le trajet jusqu’au camp de base, les semaines d’acclimatation et l’attente potentielle de la fenêtre météo tant espérée, les calendriers d’expéditions tiennent généralement sur deux mois.
Pourtant ce vendredi 13, 17 clients d’un opérateur autrichien sont parvenus au sommet de l’Everest à l’issue d’une expédition de seulement 16 jours. 16 jours entre l’arrivée à Katmandou et le sommet. « Ascension Flash » comme le vante l’organisateur. Comment font-ils pour grimper si vite et se passer des semaines d’acclimatation ?
Everest Flash : 15 jours sur place, des mois à domicile
En réalité, ils ne s’en passent pas. Ils s’acclimatent simplement à domicile. En suivant un programme de préparation très strict dont toute une partie se fait dans une tente (pour dormir) ou avec un masque (pour s’entrainer) recréant partiellement le manque d’oxygène. L’expédition commence donc plusieurs mois avant l’arrivée à Katmandou mais la préparation reste compatible avec un emploi du temps professionnel. Résultat, ce format séduit de plus en plus de clients, même si les prix ne bénéficient que peu de la présence réduite au camp de base. Et il suffit d’avoir un peu de chance avec la météo (comme cette année) et les temps d’attente sur la montagne sont encore plus réduits. A l’initiative de cette nouvelle forme d’expé, Lukas Furtenbach veut croire que passer deux mois sur l’Everest sera bientôt révolu.
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