Himalaya

Drames à 8.000m : déjà quatre victimes en Himalaya !

Alors que la saison des expéditions bat son plein en Himalaya, le compteur des victimes continue de grimper. Quatre alpinistes sont d’ores et déjà morts ce printemps sur les plus hauts sommets.

Antonios Sykaris, 59 ans, Dhaulagiri

La saison avait tristement commencé le 11 avril. Avec le Grec Antonios Sykaris qui n’avait pu redescendre en vie du sommet du Dhaulagiri. A 59 ans, il avait été malade à la descente. A ce stade, les conditions météo dans cette région du Népal n’ont pas permis de récupérer le corps. On avait un temps craint pour la vie du sherpa qui l’avait aidé à descendre jusqu’à 7.400 mètres, mais ce dernier s’en est tiré. Il était loin d’être un débutant en Himalaya. Il avait déjà gravi avec succès Everest, Kangchenjunga, Manaslu, Lhotse et Annapurna.

Nima Tenji Sherpa, 38 ans, Everest

Quelques jours plus tard, le 14 avril, c’est dans la cascade de glace de l’Everest que le drame s’est produit. Nima Tenji Sherpa transportait des charges pour ses clients entre le camp de base et le camp 1. Il travaillait pour l’opérateur américain IMG tout comme une dizaine d’autres porteurs au même moment. Il « s’est effondré et a été trouvé sur le bord de la trace avec son sac sur le dos, sans vie » précise Greg Vernovage d’IMG. Aucune trace de chute, d’avalanche ou de choc. Le sherpa avait 38 ans et travaillé sur l’Everest depuis plusieurs années. Il était déjà allé au sommet de multiples fois. Il a été redescendu au camp de base par ses camarades avant que son corps ne soit héliporté dans la vallée.

Des morts inexpliquées ? Sur les 8.000, certaines victimes de l’Himalaya semblent incompréhensibles. Tout « allait bien et soudain, le grimpeur s’est senti mal. Quelques heures plus tard, il était mort… ». C’est sans compter sur les multiples manifestations du Mal Aigu des Montagnes (MAM), réaction de l’organisme humain au manque d’oxygène en altitude. Au-delà des conséquences directes du MAM, le corps humain est souvent poussé jusqu’à ces limites lors d’une expédition. Fatigue, froid, difficulté de récupération, système immunitaire affaibli… Des problèmes médicaux (cardiaques, pulmonaires) qui ne se seraient jamais manifestés au niveau de la mer peuvent ainsi conduire à une mort rapide à très haute altitude. Derrière le terme souvent utilisé de « mort par épuisement », il peut donc y avoir de nombreuses raisons différentes. Dans la plupart des cas, on a rarement le fin mot de l’histoire.

Narayan Iyer, 51 ans, Kangchenjunga

C’est sur le Kangchenjunga que la troisième victime a péri. L’Indien Narayan Iyer, 51 ans, serait décédé autour du Camp 3 le 6 mai. Ce membre de l’expédition organisée par Pioneer Expeditions était en grande difficulté en quittant le Camp 4 mais a souhaité continuer. Un représentant de l’opérateur a expliqué à la presse locale que Iyer « avait refusé de descendre alors qu’il était malade sur la fin de l’ascension ». Les guides l’auraient enjoint à faire demi-tour à plusieurs reprises, selon cette même source.  

Pavel Kostrikin, 55 ans, Everest

Le Russe Pavel Kostrikin est décédé ce samedi 7 mai après s’être senti mal au Camp II de l’Everest. Il a succombé au Camp I. Ce membre de l’expédition de Seven Summit Club s’acclimatait en vue de l’ascension du toit du monde. D’après les suivis de l’opérateur, il devait s’agir de la dernière rotation du groupe au-dessus de la cascade de glace avant une future tentative de sommet. Kostrikin avait 55 ans et c’était sa troisième expédition à l’Everest. Son corps a été ramené à Katmandou.

Une cinquième victime pourrait rapidement venir gonfler cette triste liste. Un guide népalais a été emporté par une avalanche sur le Lhotse ce dimanche 8 mai. Des recherches sont en cours mais les chances de retrouver le sherpa vivant sont très réduites.

Illustrations – paysage himalayen © Pixabay

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