par Une dernière expédition est à suivre en ce mois de mars sur les hauts sommets du Pakistan. Elle cible les Tours de Trango, plus précisément la Tour Sans Nom.
Situées au nord du Pakistan, à proximité du K2, les Tours de Trango sont des colosses de granit. Elles s’élèvent les unes derrière les autres, encerclées par les glaciers de Dunge et de Trango. Visibles depuis le fameux glacier du Baltoro, itinéraire d’approche des 8.000 de la région, elles ont longtemps fasciné les alpinistes. Une des tours se distingue, la Tour sans nom ou Nameless Tower. Avec ses 6.251 mètres d’altitude (ou 6.239 c’est selon), elle se grimpe via un mur rocheux vertigineux. Quelques alpinistes sont passés par là, mais la technicité de l’ascension en fait un itinéraire réservé aux grimpeurs très expérimentés. En juillet 1976, des Britanniques ouvrent une première voie sur la face sud (lien en anglais). Quelques 1.100 mètres de verticale.
Martin Boysen, qui dirigeait l’équipe, avait bien failli se tuer lors d’une précédente tentative à l’été 1975. Cette année-là, il s’était retrouvé coincé à 5.800 mètres d’altitude, le genou pris dans une fissure. Bloqué pendant près de 3 heures, les chances de survie allaient diminuant. Mais avec l’aide d’un piton et le sacrifice de son pantalon et d’un peu de genou, il finira par s’en tirer, conscient d’avoir frôlé une fin tragique. Suspendu par le genou au milieu d’une paroi du Karakoram. « Cette fabuleuse et étrange tour rocheuse lance un défi si évident que chaque expédition remontant le Baltoro a dû être tentée d’abandonner son projet et d’essayer » écrivait-il dans la presse quelques mois plus tard.
Trois Polonais visent la Tour sans nom
Michal Krol, Janusz Golab et Maciej Kimel sont sur place pour rééditer cet exploit. Via la voie désormais appelée « voie britannique ». Seule différence de taille, l’ouverture s’était faite en été. Les 3 Polonais n’auront pas les mêmes conditions, loin de là. Si l’hiver météorologique est bien terminé, les conditions sur la face pourraient bien être encore très hivernales. Pour l’heure, les trois alpinistes travaillent à établir leur camp de base avancé, au pied de la paroi.
Illustrations © Maria Ly – CC BY-SA 2.0
