Sommet peu fréquenté du massif des Annapurna, le Gangapurna devrait voir une expédition sur ses pentes ce printemps. A la manœuvre, deux copains qui n’en sont pas à leurs premières ascensions, loin de là.
L’Equatorien Esteban « Topo » Mena et l’Espagnol Jonatan Garcia sont au Népal pour un projet en montagne. Cap sur le massif des Annapurna. Les deux alpinistes ciblent le Gangapurna et ses 7.455 mètres d’altitude. Au moment de leur départ, il n’y avait aucune certitude sur la face qu’ils souhaitaient explorer. La face nord est encore vierge de toute ascension réussie. Côté sud, plusieurs expéditions sont d’ores et déjà passées par là mais il reste encore nombre de voies à ouvrir. Garcia et Mena souhaitent ouvrir un nouvel itinéraire en style alpin. D’après leur tracker, il semble qu’ils se dirigent plutôt vers la face sud.
Gangapurna, depuis 1965 !
Le Gangapurna tient son nom de la déesse Ganga, déesse de la purification et du pardon. Elle est vénérée par les Hindous qui viennent se purifier dans le… Gange ! La première ascension du Gangapurna remonte à 1965, par une expédition allemande. A l’époque, un grimpeur allemand et deux sherpas népalais étaient allés au sommet. Des Japonais ont réussi à leur tour, en 1974. Puis des Canadiens en 1981, en style alpin. D’autres équipes suivront, toujours sur le versant sud et ou l’arête Est. Comme des Sud-Coréens en 2019 qui ouvriront une nouvelle voie. Du côté nord, peu de tentative et une tragédie.
Des avalanches tragiques
En 1981, deux Japonais qui visent le sommet via la face nord finissent ainsi sous une avalanche. Elle a complètement enseveli le Camp 2. Le versant sud n’est pas pour autant exempt de tragédie. Dix ans plus tôt, d’autres japonais s’attaquaient au Gangapurna par le sud. Deux avalanches avaient tour à tour emporté un camp entier avec 6 grimpeurs (3 Japonais, 3 Sherpas) puis deux sherpas venus leur porter secours. Ces deux tragédies ont eu lieu en automne.
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