Quand l’avalanche a recouvert le camp de base du Manaslu, la plupart des grimpeurs avait quitté les lieux pour se mettre en sécurité.
Descendus quelques heures plus tôt à Samagaun puis à Katmandou, Simone Moro et Alex Txikon ont eu du flair. Ou peut-être est-ce juste l’expérience « de ceux qui sont encore en vie après 70 expéditions » comme dirait Simone Moro. Les fortes chutes de neige des jours passées avaient transformé les pentes du Manaslu en un piège dangereux. Quelques 3 mètres de neige en quelques jours seulement. Et ça n’a pas loupé, les avalanches se sont succédées. Une plus puissante que les autres est parvenue jusqu’au camp de base, pourtant habituellement à l’écart des coulées.
Avalanche au Manaslu : quitter le camp de base pour rester en vie
Sur les plus hautes montagnes du monde, le camp de base est souvent synonyme de sécurité. Mais pas toujours. Partir « pour Samagaun et Katmandou n’était pas un échappatoire d’enfants apeurés mais simplement la solution stratégique la plus futée » explique Simone Moro. Cette « fois-ci, nous éloigner de la montagne nous a sauvé la vie ». Car au camp de base, plusieurs tentes ont clairement été ensevelies. Il restait sur place quelques membres de l’équipe qui n’ont, par chance, pas été blessés. Quelques heures plus tôt, le Polonais Oswald Rodrigo Pereira expliquait également avoir quitté le camp à cause des mauvaises conditions. Dans « quelques jours, nous espérons retourner au camp de base pour continuer à travailler sur la montagne » précise Alex Txikon. Grimper en hiver « requiert non seulement de l’espoir et de la motivation. Mais surtout beaucoup d’expérience, de temps, de patience, de moyens et beaucoup d’humilité » rappelle Moro.
Illustrations – carte de la région pour situer le camp de base, le sommet et le village de Samagaun. © Contributeurs OpenStreetMap