par Après un demi-siècle de flou, les antécimes du Manaslu ne pourront plus compter comme son sommet.
Pendant des décennies, des himalayistes se sont contentés de rejoindre une des antécimes du sommet du Manaslu. Situées à quelques dizaines de mètres du sommet principal. Evitant, par méconnaissance ou par choix, une arête assez exposée qui mène au véritable point culminant. Dorénavant, l’Himalayan Database – qui enregistre tous les sommets réalisés sur les plus hautes montagnes du Népal – fera le distinguo entre le sommet et ces antécimes. Le Manaslu ne sera plus réputé gravi sans être parvenu au sommet principal, situé à 8.163 mètres d’altitude.
Plus d’antécimes prises en compte au Manaslu
A « partir de 2022, [l’Himalayan Database] ne créditera du sommet que ceux qui atteindront le point le plus haut montré sur les images de drones prises par Jackson Grove ». Des prises de vue impressionnantes réalisées par un des grimpeurs de cette saison. Et qui ne laissent que peu de doutes à la réalité. La très vaste majorité des alpinistes se prévalant ces dernières années de l’ascension du Manaslu ne sont en réalité arrêtés sur une antécime. Pour autant, on a considéré qu’ils étaient allés au sommet et l’Himalayan Database ne compte pas « changer l’histoire ». Ses membres se contenteront de mentionner dans « la base de données que de 1956 (…) à 2021, nous avons accepté les trois [antécimes] » au même titre que le sommet.
Et si certains himalayistes ont d’ores et déjà fait le choix de retirer le Manaslu de leur liste de sommets réussis ou promis de revenir pour aller jusqu’au « véritable » sommet, d’autres se font bien silencieux. Préférant (feindre d’) ignorer toute cette histoire. Accepter qu’il existe une différence entre ces antécimes et le sommet remettrait en question un certain nombre de records passés.
Ci-dessous, les fameuses images de Jackson Grove.
Illustrations © The Himalayan Database – capture
