Les expéditions démarrent cet automne sur le Manaslu et le Dhaulagiri, panorama de ces deux sommets en chiffres !
Le Manaslu et le Dhaulagiri recevront plusieurs expéditions commerciales cet automne. Ces sommets, culminant respectivement à 8.163 et 8.167 ont subi une augmentation de leur fréquentation dans le sillage de leur lointain cousin, l’Everest. Jusque dans les années 1990, les alpinistes à s’y aventurer étaient très peu nombreux, les années avec plus de 10 personnes au sommet étaient des exceptions. Si le Dhaulagiri demeure encore quelque peu préservé, le Manaslu compte désormais ses prétendants par centaines. En 2017, 2018 et 2019 ce sont respectivement 326, 274 et 354 personnes qui ont atteint le sommet.
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Le Manaslu et le Dhaulagiri en chiffres
- De l’oxygène ? De 1956 à 2000, moins de 23% des alpinistes arrivant au sommet du Manaslu ont eu recours à de l’oxygène. Sur les 20 dernières années, de 2001 à aujourd’hui, ce ratio a grimpé vertigineusement pour atteindre 69%. Sur le Dhaulagiri, la tendance est très similaire, environ 23% des summiters utilisaient de l’oxygène avant 2000, pour atteindre 45% par la suite.
- Des femmes ? Le Manaslu a accueilli 11% de femmes sur le contingent d’alpinistes parvenus à son sommet. Avec, là encore, un changement dans les dernières décennies : les femmes ne représentaient que 3% des summiters avant 2000. Si les volumes sont moindres, ces proportions sont les mêmes sur le Dhaulagiri. En 1974, le Manaslu fut le théâtre de la première ascension féminine sur un sommet de 8.000.
- Des Français ? Sur le Dhaulagiri, les Français à avoir réussi le sommet se comptent sur les doigts de deux mains. Et la plupart de leurs noms vous diront quelque chose : Jean-Christophe Lafaille, Pierre Béghin, Benoit Chamoux ou encore Marc Batard. La gente féminine tricolore n’y est pas représentée. Sur le Manaslu, les Français sont plus nombreux, un peu plus d’une cinquantaine dont une poignée de femmes. Parmi les summiters célèbres, on retrouve Chantal Mauduit, Elisabeth Revol ou encore Lafaille, Chamoux, Béghin,…
- La mortalité ? Plus de 80 alpinistes et sherpas sont morts sur les pentes du Manaslu. Rapporté au nombre de summiters, c’est un ratio de 4%. Sur le Dhaulagiri, l’histoire est toute autre. Car à quelques unités près, cette montagne totalise le même nombre de victimes. Rapportées au volume de sommets réussis, le taux de mortalité grimpe à 15%. Chantal Mauduit fait partie des victimes du Dhaulagiri.
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NB. Il serait évidemment plus correct de calculer ce taux de mortalité en prenant en compte tous les alpinistes arrivés au camp de base et comptant se rendre au sommet, puisque parmi les victimes, certaines ne sont pas arrivées au sommet. Hélas, la qualité des précieuses données dans l’Himalayan Database ne permet pas toujours d’utiliser cette dimension. Il s’agit donc d’un raccourci, pour avoir une idée de la mortalité sur ces montagnes.
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