Retour sur ce dramatique début de semaine au Broad Peak, qui a coûté la vie au Sud-Coréen Kim Hong-Bin.
Quelques heures après le retour des grimpeurs au camp de base, on commence à avoir une vision plus claire des évènements qui ont eu lieu sur le Broad Peak en début de semaine. Les uns et les autres livrent leur vision de cette tragique épopée sur ce fameux sommet du Karakoram. La fin de l’histoire est d’ores et déjà connue. L’himalayiste Kim Hong-Bin n’est pas redescendu vivant. En trois jours, plusieurs incidents se sont succédés jusqu’au dramatique dénouement. A bien des égards, deux autres grimpeurs sont des miraculés. Sans l’aide d’autres alpinistes, ils n’auraient pas pu redescendre.
Deux miracles en quelques heures
Dès le samedi 17 juillet, les conditions sont compliquées. Ouvrir la voie vers le sommet est épuisant, dans une neige qui atteint parfois la taille. Un porteur de haute-altitude pakistanais tombe alors malade. Nombreux sont les grimpeurs qui font semblant de ne pas s’en rendre compte pour ne pas avoir à l’aider et ainsi mettre en jeu leur tentative de sommet. Heureusement pour lui, certains ne raisonnent pas aussi égoïstement. C’est notamment le cas de Lotta Hintsa et de Jeff Spelmans qui lui viennent en aide. Grâce à leur intervention, et à celles d’autres équipes, le porteur est sain et sauf.
Le lendemain, les premiers grimpeurs arrivent au sommet pendant qu’un grand nombre abandonnent. Certains persistent et parviennent à leur objectif, comme Kim Hong-Bin, parfois à une heure assez avancée. Dans la nuit qui suit, l’alerte est donnée. La Russe Anastasia Runova chute dans une crevasse à la descente. Quelques minutes plus tard, deux autres Russes, Anton Pugovkin et Vitaly Lazo filent depuis le Camp 3 en direction de leur compatriote. Quand ils arrivent à son niveau, elle est déjà à l’air libre, aidée à ressortir par un porteur pakistanais. Ils lui fournissent des médicaments et à boire avant de l’aider à entamer sa descente. On pense un temps qu’elle ne sera pas capable de descendre par elle-même et qu’un hélicoptère sera indispensable. La détérioration de la météo fait craindre l’impossibilité de faire voler un appareil. Fort heureusement, elle se sent capable de descendre et s’en sort sans hélicoptère !
Le sauvetage dans la crevasse du Broad Peak
Autre urgence, le Sud-Coréen Hong-Bin est également en difficulté dans la descente du sommet. Vitaly Lazo arrive à son niveau, à environ 7.900 mètres, d’après les détails communiqués par son équipe. D’autres grimpeurs sont là pour aider, ce qui lui permet de descendre dans la crevasse pour tenter de sécuriser le Sud-Coréen. Alors qu’il commençait à remonter, sa jumar aurait dysfonctionné entrainant sa chute plus profondément dans la crevasse. « Avec certitude, on peut dire qu’il est mort immédiatement » précise l’équipe russe.
Illustration © Sallahuddin shah CC BY-SA 4.0