La saison des expéditions printanières est terminée. Avec un triste bilan de 4 morts, cette année si spéciale n’apporte pas la preuve d’une amélioration de la sécurité sur le toit du monde. La mortalité sur l’Everest demeure significative.
MISE A JOUR 10/06/21 : le bilan est désormais porté à 5 morts cette saison, suite au décès à l’hôpital d’un troisième sherpa.
Par comparaison brute avec les 11 morts de la saison 2019, les 4 victimes de cette saison 2021 semblent démontrer une baisse drastique de la mortalité sur l’Everest. Il n’en est rien. Car même si le camp de base était très animé et le nombre de permis délivrés par le Népal atteignait des records, le nombre d’alpinistes au sommet est comparable aux années 2010 et 2011. A ce stade, nous ne disposons que de peu de données pour cette saison 2021. Seule une estimation du nombre de sommets et le nombre de victimes sont arrivés jusqu’à nous peut nous servir de points de comparaisons (lien en anglais). En 2010 et 2011, les nombres de morts sur l’Everest étaient respectivement de 3 et 4. Une tendance en ligne avec cette saison 2021. Difficile donc de se réjouir de cette apparente baisse quand les chiffres disent le contraire.
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La baisse de la mortalité à l’Everest n’est pas pour demain ?
Une tendance se construit dans le temps, un seul chiffre ne saurait être révélateur d’une inflexion majeure. Des paramètres extérieurs ayant un impact fort sur la mortalité (météo,…), la variabilité d’une année sur l’autre peu en effet être importante. Une baisse durable de la mortalité serait d’ailleurs assez surprenante. Le Népal n’a toujours pas réussi à mettre en œuvre des mesures concrètes pour sécuriser l’industrie des expéditions. Comme chaque saison, Katmandou a multiplié les annonces sans qu’elles soient suivies d’effets. Par exemple, des opérateurs continuent d’accepter des clients peu expérimentés et d’employer des guides peu qualifiés. Suite de l’histoire au printemps 2022 !
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