par Il y a quelques jours, l’opérateur d’expédition Furtenbach Adventures annonçait l’annulation de son expédition à l’Everest. Une décision qui met en lumière la situation compliquée au camp de base du toit du monde. Alors, pourquoi renoncer à l’Everest ?
Interview passionnante de Lukas Furtenbach au micro d’Alan Arnette (en anglais) dans laquelle il revient sur sa décision d’annuler son expédition en cours à l’Everest. Il explique notamment les raisons qui l’ont poussé à renoncer à son expédition.
Pas quelques cas, une véritable vague de covid à l’Everest
On ne peut pas ne pas voir ce qui se passe au camp de base, affirme Furtenbach. « Je ne connais que deux autres équipes qui testent au camp de base. On ne peut pas dire qu’on n’a pas le covid si on n’est pas testé. (…) des équipes qui testaient ont arrêté de tester parce qu’elles avaient trop de cas. Ce n’est pas une façon de gérer ce type de situation. ».
On comprend la frustration de l’organisateur d’expédition. De son côté, tout a été mis en œuvre pour réduire les risques. Des milliers de tests antigènes apportés au camp de base en passant par les règles strictes de non contacts avec d’autres équipes. Et pourtant, 7 personnes dans sa propre équipe sont malades. Probablement contaminés sur certains passages de la cascade de glace où la promiscuité avec d’autres équipes est difficilement évitable.
On « ne parle pas de 10, 20 ou 30 personnes, on parle de 150 personnes » évacuées du camp de base de l’Everest depuis le début de cette saison. Furtenbach évoque même des grimpeurs évacués depuis le Camp 2 au cours de la première vague de sommets il y a quelques jours. Des ordres de grandeur difficile à certifier, mais confirmés par plusieurs sources, des pilotes d’hélicoptères aux opérateurs sur place.
Renoncer à l’Everest ? Une logique légale et un choix moral
Lukas Furtenbach détaille les deux raisons qui l’ont poussé à annuler son expédition à l’Everest. Alors même que son équipe était fin prête pour la dernière montée vers le sommet. Il y a tout d’abord une première dimension légale. Comment prendre la responsabilité, en ayant connaissance des risques de développer des symptômes du covid dans les camps d’altitude, d’envoyer des clients vers le sommet ? Pour Furtenbach, la responsabilité pénale de sa compagnie serait pleinement engagée. Le médecin de son expédition et ses guides en sont arrivés à la même conclusion.
La deuxième raison est évidemment morale. Des dizaines de sherpas travaillent sur une telle expédition. C’est « leur job, ils font çà pour être payés », pas pour risquer leur vie. L’opérateur autrichien accepte l’idée de grimper, de tomber malade, de prendre plus de risques, pour lui-même. Mais il ne se croit pas en droit de forcer ses sherpas à faire de même. Il « n’y avait pas à réfléchir », conclut-il.
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