Sur l’Everest, malgré les dénégations des autorités népalaises, le covid est bien là : plusieurs opérateurs ont d’ores et déjà préféré annuler leurs expéditions. Dans le même temps, d’autres partagent leur insouciance sur les réseaux sociaux.
A quelques heures d’intervalle, deux annonces d’annulation. Les autorités chinoises ont ouvert le bal en interrompant les ascensions sur le versant tibétain. Seuls quelques dizaines de grimpeurs étaient engagés sur ce versant. Mais les craintes de contaminations avec les alpinistes de l’autre versant ont conduit à cette décision. Quelques temps plus tôt, la Chine avait évoqué la matérialisation de sa frontière au sommet de l’Everest. Afin d’éviter toute contamination. Une idée impossible à mettre en œuvre.
Everest : Annulation sur le versant népalais
Après l’annonce de l’arrêt des expéditions côté chinois, c’est sur le versant népalais qu’un opérateur assez ancien a pris la même décision. Alors même que ses clients étaient prêts à grimper jusqu’au sommet, Lukas Furtenbach (de l’agence éponyme) a jeté l’éponge. Expliquant que « le nombre de personnes contaminées par le covid au camp de base est en augmentation ». L’opérateur autrichien détaille aussi qu’il serait « irresponsable » de mettre inutilement en danger ses clients, ses guides, ses sherpas. Une décision partagée dans le week-end sur les réseaux sociaux. La guide Melissa Arnot, plusieurs fois au sommet de l’Everest, de souligner que la capacité à faire évoluer son point de vue quand les conditions changent est « un signe de bonne gestion des risques ». Une qualité très utile en haute montagne.
Dans son annonce, Furtenbach soulignait les efforts consentis pour limiter les risques, les tests très réguliers, l’isolement de l’équipe. Il regrettait aussi que d’autres équipes prennent le sujet à la légère.
Une soirée au camp de base de l’Everest
Et c’est l’autre image du week-end, largement partagée sur les réseaux. Celle d’une fête au camp de base, réunissant des membres de plusieurs expéditions mais aussi des sherpas revenus du camp de base du Dhaulagiri. Ce dernier a été dévasté en quelques jours par le covid, contraignant la plupart des expéditions à abandonner leurs plans de sommet. Quelques rescapés se sont malgré tout retrouvés au pied de l’Everest. Sur les photos, pas de masque, pas de distanciation et des groupes mélangés autour de la guitare de Mike Posner, le chanteur grimpeur.
Deux réalités qui s’entrechoquent et qui questionnent la responsabilité des uns et des autres. Ce week-end, les autorités népalaises ont à nouveau expliqué qu’il n’y avait aucun problème de covid à l’Everest (lien en anglais). A l’heure où les Népalais se battent pour trouver de l’oxygène pour leurs malades, de nouvelles équipes s’apprêtent à grimper sur le toit du monde. Comme si de rien n’était.
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Je confirme, il n’y a que peu de cas au BC. Aucun signe particulier, beaucoup de surenchère des médias pour ecouler du papier et de l’encre