Nate Menninger voulait montrer la dure vie des porteurs de l’Himalaya, il est devenu l’un d’eux. Son film The Porter (Le Porteur) vaut le détour. Il est à découvrir en intégralité dans cet article.
Pendant un mois, cet Américain de 26 ans s’est glissé dans la peau d’un porteur de l’Everest. Pour le seul opérateur de trekking qui a bien voulu l’engager, comme un Népalais. Avec un salaire de 13 Euros par jour environ, et dans des conditions très spartiates. Un salaire qui ne « permet même pas de manger assez sur le trek ». Il est supposé être complété par les pourboires des clients, obtenus en fin de parcours. Au bon vouloir de ces derniers.
La « vie de porteur himalayen est quelque chose que je n’aurais jamais pu imaginer. Il fait froid. C’est sombre. C’est lourd et douloureux. Mais surtout c’est réel » explique Nate Menninger. Il n’a pas l’audace de croire que son film améliorera la situation de ces porteurs, mais « à tout le moins, ça montrera au monde à quel point il est difficile pour un stupide blanc comme moi d’essayer la même chose ». Le ton est donné.
Des jours de marche pour débuter son job
L’histoire débute avec son nouvel employeur qui lui explique quelques règles de base puis c’est le départ jusqu’à son lieu de travail. Il laisse derrière lui sa dernière bouteille de coca, les porteurs n’en boivent pas. Trop cher. Quelques 87 kilomètres de trek pour arriver jusqu’à son point de départ. Car les avions pour arriver dans la vallée de l’Everest, c’est bon pour les touristes… A l’arrivée à Lukla, son travail peut commencer. Les quelques jours jusque là lui ont permis de s’échauffer et de pratiquer le népalais. Son objectif, porter les affaires de clients désireux d’atteindre le camp de base de l’Everest .
Porteur au pied de l’Everest : un travail d’une difficulté à peine croyable
Dès le premier jour avec une charge autre que ses propres affaires sur le dos, Nate va comprendre la difficulté du job… Les témoignages de porteurs ajoutent au tableau. Et les images parlent d’elles mêmes. L’envers du décor de l’Everest n’est pas reluisant. Les porteurs vivent et travaillent dans des conditions très dures que le personnage principal du documentaire essaie de nous faire découvrir. Son ton d’Américain privilégié ne cache pas le respect qu’il a pour ces hommes dont il partage le quotidien. Et l’humilité qui le gagne chaque jour un peu plus.
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On découvre avec lui les endroits où dorment les porteurs, que les touristes n’ont certainement pas l’habitude de voir. Et bien d’autres facettes du quotidien de ces hommes indispensables au fonctionnement de la vallée de l’Everest. Faute de route, les porteurs acheminent les sacs des touristes mais aussi une bonne partie des marchandises nécessaires aux restaurants, lodges…
Il va parvenir au bout de son trek, mais il serait bien incapable de repartir. Les porteurs népalais, eux, enchainent les treks les uns après les autres pendant plusieurs mois. Parfois 5 ou 6 à la suite. Et s’ils peuvent faire un peu de portage supplémentaire pendant leurs jours de « repos », ils sautent sur l’occasion.
Le film est en anglais, mais les sous-titres traduits automatiquement en français par Youtube sont très acceptables !
Illustrations Porteur Everest © D. A. Mottl CC BY-SA 3.0