En octobre, M6 diffusait un épisode de son émission A l’Etat Sauvage, dans laquelle l’explorateur Mike Horn emmène une célébrité dans une aventure de survie. Dans cet épisode, les protagonistes découvraient les paysages saisissants du Mustang, au Népal. Loin des images connues de l’Himalaya, cette région du Mustang offre des paysages très minéraux et particulièrement grandioses. Si vous voulez la découvrir par vous-même, voici le mode d’emploi.
Le Mustang ?
Lorsqu’on regarde le Dhaulagiri, l’Annapurna et le Manaslu, on pense souvent que la frontière chinoise est juste derrière. Pourtant, intercalé entre cette chaîne de 8000+ et la Chine, se trouve le Royaume du Mustang. Il est accessible aux étrangers depuis les années 1990 seulement. Si ce territoire fait partie du Népal, sa population et sa culture sont presqu’exclusivement tibétaines. Sur près de 2.000 km², on dénombre à peine 7.000 habitants. Autant dire que la région est presque désertique. Au coeur de la région, Lo Manthang, la capitale du Haut Mustang. Attention, il est interdit de se rendre seul dans cette région, il faut passer par une agence qui vous organisera votre visite. Chaque visiteur doit payer une taxe de près de 420 € pour entrer dans le Royaume et y rester une dizaine de jours.
Comment s’y rendre ?
Faute de véritable route pour aller dans la région, l’avion est tout indiqué. Des vols existent entre Pokhara et Jomsom, parfois même depuis Katmandou. 20 minutes de vol suffisent à bord d’un avion à hélices pour arriver jusqu’à Jomsom. De là, c’est le début d’un trek qui va vous conduire au cœur du Mustang. 3 heures de marche sur un terrain à peu près plat vous emmèneront jusqu’à Kagbeni, la véritable entrée dans le Royaume. Ce point de départ est situé à environ 2.800m d’altitude, c’est le point le plus bas de votre périple jusqu’à Lo Manthang. A la sortie de Kagbeni, vous passez les contrôles nécessaires et dépassez le panneau «Restricted area, tourists please do not go beyond this point ».
Atteindre Lo Manthang
Comptez une trentaine d’heures de marche pour atteindre la capitale, située à 3.810m d’altitude. 5 ou 6 jours semble acceptable si vous faites tout à pieds. Il est possible d’en faire une partie à cheval, voire en jeep, pour gagner du temps. Sur le chemin : vous remontez vers le Nord en suivant longuement la rivière Kali Gandaki au travers de profondes gorges, découvrez une grotte sacrée, grimpez des cols à plus de 4.000m, visitez des villages de plus en plus petits, des monastères et faites la connaissance du Dogue du Tibet (on ne trouve ce chien de berger que sur les hauts plateaux de l’Himalaya)… Et vous voilà à Lo Manthang. Le village n’a pas énormément changé depuis le XIVème siècle même si l’influence chinoise se fait désormais sentir. Le palais royal vaut un petit détour de même que les quelques monastères du village.
Le retour peut se faire par le même itinéraire, mais une boucle est possible avec un passage à 4.200 m, le point le plus haut de ce trek.
Quand ? Combien ?
On peut visiter le Mustang toute l’année, mieux vaut juste éviter l’hiver où les températures descendent vraiment trop bas. Même pendant la mousson, aucun problème, les montagnes environnantes stoppent les nuages et la région reste sèche même à ce moment-là. Vous risquez juste d’avoir des difficultés à arriver à Jomsom (avec des retards d’avion par exemple).
C’est un trek cher, notamment à cause du permis et de l’obligation d’être accompagné. Plus vous resterez dans la zone interdite, plus le permis vous coûtera cher. Vous pouvez toujours tenter de faire des économies sur le trajet en prenant un bus entre Pokhara et Jomsom, mais il vous faudra compter 2 jours (au lieu de 20min en avion) et avoir le cœur sacrément bien accroché. La majeure partie de la route n’étant même pas goudronnée.
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Illustrations. © by JM Hullot, Gerd Eichmann et Carsten Nebel