Le drapeau russe ne flottera pas sur les sites olympiques des Jeux de PyeongChang. Cette grande nation sportive, forte de 22 médailles aux précédentes olympiades d’hiver (qu’elle organisait à Sotchi) a été exclue des Jeux. La raison ? Le Comité International Olympique (CIO) accuse Moscou d’avoir institutionnalisé le dopage chez ses sportifs entre 2011 et 2015. Entachant de facto ces fameuses 22 médailles obtenus en 2014. Lorsque la sanction est tombée en décembre dernier, Vladimir Poutine criait au complot.
Assez vite, le CIO a accepté que des athlètes russes puissent prendre part aux compétitions, même s’ils ne défileront pas sous leur drapeau national. Il suffit qu’ils soient considérés comme propres i.e. n’ayant jamais été impliqués dans une affaire de dopage. Tous les russes qualifiés sportivement et qui n’ont pas été suspendus pour dopage devraient donc se rendre à PyeongChang. Des contrôles préolympiques ont également été organisés. Depuis avril 2017, ce sont près de 20.000 tests anti-dopage qui ont été réalisés. Plus que pour les jeux de Rio qui impliquait beaucoup plus d’athlètes (11.000 athlètes à Rio, entre 2.500 et 3.000 aux Jeux d’Hiver).
20% de refus et des médailles à restituer
Depuis quelques jours, le CIO avait éliminé quelques 111 sportifs sur une liste de 500. Parmi les champions soupçonnés de dopage et écartés des Jeux de PyeongChang : le biathlète Anton Shipulin, le patineur de vitesse Viktor Ahn ou encore le fondeur Sergei Ustyugov. Dans la foulée, les médailles olympiques obtenues par le passé devraient être annulées. Viktor Ahn devrait donc rendre trois médailles d’or et une de bronze puisqu’il avait littéralement tout gagné à Sotchi.
Cette nouvelle a un goût particulièrement amer pour Ahn. Cet athlète d’origine sud-coréenne avait changé de nationalité en 2010, déçu par le fonctionnement de la fédération sud-coréenne à son égard. Il ne reviendra donc pas dans son pays à l’occasion de ces Jeux.
Le Tribunal Arbitraire du Sport
Le Jeudi 1er février, le Tribunal Arbitraire du Sport (TAS) a rendu son avis sur cette affaire. Il considère que près de 2/3 des athlètes russes suspendus l’ont été sur des bases « insuffisantes ». Les sportifs concernés voient donc leur suspension levée. Pour autant le CIO confirmait dans la foulée qu’ils n’étaient pas invités en Corée du Sud. Cette décision du TAS semble éclaircir le ciel russe des rencontres sportives internationales pour les années à venir, mais cela risque d’être un peu juste pour réintégrer des participants aux Jeux de PyeongChang dont l’ouverture est imminente.