Rotpunkt, le point rouge, c’est la naissance de l’escalade libre en Europe. Il s’agit de grimper sans aucune aide. Le matériel ne sert qu’à assurer la sécurité, on ne tire jamais sur une corde… c’est comme si elle n’était pas là… Dans l’escalade libre « on laisse vraiment une chance au rocher de gagner, on joue à armes égales ». Avec ce point rouge, toute une génération marque ses ascensions en libre… Dans ces images, on suit l’un des meilleurs grimpeurs de la planète, spécialiste de l’escalade en libre. L’Allemand Alex Megos. On cherche les prises avec lui, on l’écoute et on essaie de comprendre ce qu’il ressent. Notamment lorsqu’il échoue en essayant et réessayant la même voie, en vain.
« On ne voit que les réussites mais… »
On écoute aussi ses entraineurs : « grimpeur professionnel, ce n’est pas une carrière évidente. Dans les magazines ou sur internet, on ne voit que leurs réussites (…) mais tout ce qui précède, tous les moments entre… leurs chutes, leurs douleurs, leurs souffrances », on ne le montre pas…
L’occasion également de découvrir le rôle joué par Wolfgang Güllich dans cette discipline. Ce grimpeur allemand de la seconde moitié du 20ème siècle était un précurseur. Il est le premier de l’histoire à gravir une voie cotée 9a, en 1991. Il avait une vision bien arrêtée de son sport, comme en témoigne cette interview pour le magazine Climbing : « Je ne crois pas que les compétitions soient bonnes pour l’escalade (…) quand vous cherchez à gravir une voie, vos yeux et votre esprit sont concentrés sur la voie. Mais en compétition, vous regardez les autres, comment ils s’en sortent, et vous espérez qu’ils seront moins bons que vous ».
Alex Megos fait aussi de la compétition. En 2019, il était deuxième en difficulté aux Championnats du monde. Mais c’est en falaises qu’il excelle. On considère qu’il a réalisé plus de 70 voies dans le 9ème degré (le degré maximal de difficulté à ce jour).
Film réalisé par Ken Etzel et Chelsea Jolly. Sous-titres en français.
Voir aussi : 2018, Alex Megos et son Perfecto Mundo !
Illustrations Rotpunkt © Patagonia