Les statistiques d’ascension de l’Everest nous renseignent-elles sur la dangerosité des voies d’accès au sommet ? L’ascension de l’Everest est-elle moins périlleuse par une voie que par une autre ?
Plus de 10.000 personnes ont réalisé l’ascension de l’Everest depuis 1953. S’il existe de nombreux itinéraires, deux principaux se détachent par leur fréquentation. La voie normale népalaise et la voie normale tibétaine. Aujourd’hui, la majorité des prétendants au sommet choisit un de ces deux parcours. Chacun présente des avantages et des inconvénients. De l’accessibilité du camp de base, aux difficultés du parcours en passant par les dangers objectifs. En 1953, c’est par le versant népalais qu’Edmund Hillary et Tenzing Norgay sont arrivés au sommet les premiers. D’autres expéditions passées s’étaient aventurées par le versant tibétain. Mais que disent les chiffres ?
Ascension de l’Everest : aucun versant n’est sans danger !
Avec près de 6.800 grimpeurs arrivés au sommet et quelques 162 morts par cette voie précise (Col Sud et arête Sud-Est), le versant népalais est de loin le plus fréquenté. Mais ce n’est pas sans risque. Le glacier du Khumbu et ses nombreuses crevasses sont toujours des pièges. Côté tibétain, quelques 3.200 grimpeurs arrivés au sommet par la fameuse voie du Col Nord puis l’arête Nord-Est et 65 morts. Il faut creuser dans les données de l’Himalayan Database pour avoir une vue plus affinée de la mortalité. En prenant en compte l’ensemble des participants aux expéditions, et notamment tout ceux qui n’arrivent pas au sommet. Avec ces calculs, le résultat est défavorable à la voie du Col Sud (Népal). Cette dernière a un taux de mortalité un peu plus élevée que la voie du Col Nord (Tibet). Quant aux autres voies, elles sont très peu fréquentées et pourtant, elles totalisent plusieurs dizaines de morts, méfiance sur ces itinéraires pour alpinistes d’élite.
Quoiqu’il en soit, même pas ses voies les plus fréquentées, l’ascension de l’Everest est une entreprise périlleuse. Même quand les opérateurs d’expéditions tentent de faire croire le contraire.
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Illustrations – Glacier du Khumbu, voie népalaise © Pixabay