Dans le sillage de l’Inde, le covid s’attaque au Népal. Avec cette nouvelle vague, les hôpitaux sont à court d’oxygène. Cette denrée rare est pourtant présente en quantité… sur les pentes de l’Everest.
La seconde vague de covid fait rage au Népal. En quelques semaines, le Premier Ministre est passé d’un ton rassurant à des déclarations effrayantes. Confirmant que le Népal était « submergé » par cet épisode épidémique. Les « hôpitaux n’ont plus de lits et sont à court d’oxygène » confirme le Nepali Times (lien en anglais). Même au milieu des montagnes, la maladie fait parler d’elle. Au camp de base du Dhaulagiri, c’est une hécatombe. Des dizaines de grimpeurs et de sherpas ont d’ores et déjà été évacués : de Sophie Lavaud à Stefi Troguet en passant par Maya Sherpa, nombreux sont les cas positifs.
L’oxygène est devenu une denrée très rare au Népal
La presse népalaise dépeint un tableau particulièrement effrayant dans le pays. Expliquant que « même les principales cliniques privées de Katmandou sont dépassées par le nombre de patients et sont à court d’oxygène ». Pire, « l’accès à l’oxygène détermine désormais qui vit ou qui meurt ». Dans ce contexte, les autorités de Katmandou ont demandé « aux industries qui utilisent de l’oxygène de cesser leur utilisation ou de la diminuer pour qu’il y en ait plus pour les patients ». La Chine vient de faire don de 800 bouteilles d’oxygène mais ce n’est pas suffisant. Sur les réseaux sociaux népalais, les messages de particuliers en quête de bouteilles d’oxygène pour leurs proches se comptent par centaines. Des ONG, comme Hamro Team Nepal, tentent de fournir de l’oxygène aux hôpitaux de la vallée.
Dans le même temps, quelques 400 alpinistes s’apprêtent à grimper au sommet de l’Everest. Sans compter les sherpas qui accompagnent les clients (presque autant). Chacun client consommera en moyenne 5 bouteilles, les sherpas un peu moins. On parle là de milliers de bouteilles utilisées par une industrie qui n’a pas dû entendre les appels à la solidarité des autorités. Ces deux mondes ne sont pourtant pas si éloignés. Plusieurs dizaines d’alpinistes évacués des camps de base ces derniers jours (à l’Everest comme au Dhaulagiri) sont venus gonfler le nombre de patients des hôpitaux de Katmandou.
Illustration © SST