Dans son récit de la première ascension du K2 en hiver, Mingma Gyalje Sherpa a récemment donné plus d’informations sur l’utilisation de l’oxygène.
L’idée de gravir le K2 sans oxygène trottait dans la tête de plusieurs grimpeurs népalais. Au premier rang desquels Mingma G en personne. Il explique : « Je voulais le faire mais la progression du 15 janvier m’a laissé sans énergie ».
K2 sans oxygène : l’équipe la mieux acclimatée ?
Pourtant, seule sa petite équipe était bien acclimatée pour une telle tentative. De tous les grimpeurs cet hiver sur le K2, c’est sans doute eux qui avaient passé le plus de temps au-dessus de 7.000 mètres. Mais hors de question que ses deux acolytes fassent une telle tentative. Les deux, « Kili et Dawa étaient prêts à grimper sans oxygène mais je ne voulais pas ». Hors de question. « J’avais promis à leurs femmes de les ramener en vie ». Et ajouter à une ascension hivernale sur le K2 cette difficulté supplémentaire démultipliait le risque de ne pas pouvoir tenir parole.
L’exploit est donc venu d’un autre homme, d’une autre équipe. Moins acclimaté, Nirmal Purja (alias Nims Dai) a pris le pari de ne pas utiliser d’oxygène. Sur le moment, Mingma ne s’en rend pas compte : « je n’ai même pas réalisé qu’il avançait sans oxygène ». Il s’en est aperçu 300 mètres sous le sommet. « Je me suis dit que ce salaud pouvait tout faire sur la montagne. Il a battu tous les records sur les 8000m, y compris l’hiver K2 sans oxygène ». Derrière ce qui pourrait être pris pour une pointe de jalousie, le sherpa ne cache pas l’admiration pour Nims et « son courage ».
En attendant, Mingma a pu tenir parole. Kili et Dawa sont redescendus du K2 en vie et ont pu retrouver leurs épouses !
Illustrations © Stefanos Nikologianis CC BY-2.0