Himalayiste hivernal de renom, le Russe au passeport polonais Denis Urubko est désormais à la retraite. Ce qui ne l’empêche pas de faire quelques commentaires sur l’expédition hivernale au K2 qui s’est terminée en tragédie.
Dans une interview à Kissthemountain (lien en espagnol), il échange sur de nombreux sujets, aux côtés d’une autre alpiniste, sa compagne Maria Cardell.
L’expédition au K2 : le « Titanic » ?
Il parle notamment de l’expédition hivernale au K2. Ce « que j’ai vu cette année sur K2 m’a rappelé le film Titanic, avec tout le monde essayant de rejoindre le navire avant le départ, avec l’oxygène comme dopage, avec de nombreux Sherpas et des budgets très élevés. D’une manière ou d’une autre, nous étions préparés aux accidents qui se sont produits et à la tragédie que cela a entraînée ». S’il est critique sur l’attrait soudain de ce défi montagnard pour des dizaines de profils peu à même de réussir, il est beaucoup plus positif sur la réussite de l’équipe népalaise. Denis Urubko se dit « content du succès de l’équipe népalaise car ils ont travaillé très dur et de manière positive. C’était un super groupe professionnel pour atteindre cet objectif: le sommet. Cela a été fait dans un très bon style, malgré l’oxygène. Je ne suis pas contre cela. Je respecte leur décision ».
Urubko : sept ascensions à 8.000 dans le viseur ?
Dans la même interview, le couple évoque aussi ses projets futurs. Basé principalement autour de la transmission de leurs expériences, notamment Pakistan. Ils accompagneront par exemple une expédition au Khosar Kang cet été .
Quant à Denis, sa retraite des 8.000 n’est peut-être pas appelée à durer. Il évoque notamment l’idée de battre le record de Juanito Oiarzabal. Ce dernier a gravi 26 fois des sommets de plus de 8.000 mètres sans oxygène. Pour l’instant, son propre compteur affiche tout de même 19 ascensions réussies sur ce type de montagne.
Illustrations © Denis Urubko