Sur le K2, de nombreux abandons dans la nuit et des nouvelles incertaines pour quelques grimpeurs qui pourraient encore avancer vers le sommet. L’heure tourne. Demain, les conditions météo seront invivables sur la seconde montagne de la planète.
Une tentative d’ascension est en cours sur le K2, peut-être la dernière de la saison. Au petit matin heure locale au Pakistan, les nouvelles venues du camp de base du K2 signalaient de nombreux abandons. L’organisateur de l’expédition Seven Summit Treks, Chhang Dawa Sherpa : « pas de nouveau sommet, notre équipe est descendu en sécurité jusqu’au Camp 3. Plusieurs d’entre eux avaient approché les 8.000 mètres dans la nuit ».
Pas assez de tentes, et abandons en chaîne sur le K2
Hier soir, un problème au Camp 3 a rendu difficile le repos à cette étape clé. Il n’y avait apparemment que deux tentes opérationnelles. Si tout le monde a semble-t-il pu s’abriter, il n’était guère possible de s’allonger et de vraiment se reposer. A plus de 7.000 mètres, le Camp 3 est pourtant l’un des seuls endroits où l’on peut encore se reposer. Plus haut, c’est mission impossible. Sans ce repos indispensable, la suite s’avérait délicate. A la sortie du Camp 3, l’Américain Colin O’Brady a décidé de faire demi-tour. Son acolyte au camp de base, Jon Kedrowski explique : « mon ami a décidé que continuer n’était pas le meilleur choix pour lui ». Il confirmait également l’abandon de Tamara Lunger. Mais il expliquait aussi que le Chilien Juan-Pablo Mohr avait choisi de continuer, aux côtés de John Snorri. Il « pense que Ali Sadpara est avec eux, mais ce n’est pas certain ».
Difficile de communiquer avec le K2
Les communications avec la montagne sont compliquées. Avec des températures qui flirtent avec les -50°C ressentis, les trackers GPS sont à la peine. S’ils ne sont pas complètement gelés, c’est tout comme. Les communications radio sont également compliquées entre le camp de base et l’arête des Abruzzes. Des sources pakistanaises confirment que Sadpara, Snorri et Mohr font équipe et continuent de monter. Mais ces informations sont à prendre avec prudence.
De nombreux alpinistes ont donc pris le sens de la descente. Sur le K2 comme ailleurs, c’est une phase très délicate et bien souvent accidentogène. Tant que les grimpeurs n’ont pas rejoint le camp de base, le danger guette. Et ils ne peuvent pas prendre trop de temps, la météo se dégrade dès demain matin. Samedi dans la journée, le vent devrait souffler très fort sur le K2.