Le grimpeur espagnol Carlos Garranzo a été contraint de quitter le camp de base. Cette deuxième évacuation en 10 jours intervient alors que la météo semble permettre une nouvelle rotation d’acclimatation sur le K2.
Une infection intestinale impossible à soigner à 5.000 mètres
Après une dernière nuit très mauvaise, le doute n’était plus permis, Carlos Garranzo devait être évacué du camp de base. En début de semaine pourtant, le grimpeur espagnol semblait optimiste. Il « mange et boit normalement depuis plusieurs jours et prévoit de faire une rotation » très prochainement. Ces jours de meilleure forme venaient après une période très difficile.
En cause : une parasitose gastrique. Autrement dit un parasite dans le système digestif. Si les symptômes étaient bien au rendez-vous, le diagnostic a été réalisé à distance. Le trek jusqu’au camp de base avait déjà été très difficile, avec des douleurs abdominales et du mal à manger et boire. Dans un environnement où la déshydratation guette les organismes, mieux vaut ne pas avoir du mal à boire. Carlos voulait certainement croire à sa récupération et se voyait déjà se joindre à la prochaine rotation. Mais hier matin, il a présenté de nouveaux symptômes « d’une éventuelle complication rénale ». Rester sur place n’aurait pu qu’ « aggraver la situation » .
Un vol d’évacuation pour Carlos Garranzo
Très vite, les démarches ont été entreprises pour faire intervenir un hélicoptère militaire pakistanais. Fort heureusement, les conditions météo étaient favorables au vol et un Ecureuil a pu se poser au camp de base. Quelques dizaines de minutes plus tard, après un vol au-dessus du Glacier du Baltoro, Carlos Garranzo était à Skardu. Environ 2.200 mètres d’altitude. Un changement radical aux effets très rapides sur l’état de santé. « Il allait déjà beaucoup mieux après avoir perdu de l’altitude » explique sa femme Victoria. Il ne compte pas rentrer immédiatement en Europe. Si sa santé lui permet, il devrait rester quelques temps dans la région, notamment pour faire avancer un projet solidaire déjà lancé avec le village de Kande.
La deuxième évacuation de la saison hivernale au K2
Coup dur pour Sergi Mingote qui perd là son ami, un compatriote et un compagnon d’expédition. Carlos Garranzo est le second grimpeur de cet hiver au K2 à se voir évacuer. Le 4 janvier au matin, le Polonais Waldemar Kowalewski avait été récupéré par un hélicoptère. Il souffrait d’une hernie après un portage trop lourd jusqu’au Camp 1. Avec une telle douleur au dos, il lui était impossible d’imaginer grimper à nouveau. L’abandon était la seule option.
Illustrations © SST