Partis en octobre dernier à destination de l’Ama Dablam, deux Français ont eu la chance de pouvoir grimper dans une vallée de l’Everest que l’on a rarement vue aussi calme. Un privilège rare dans une expédition dans ces vallées himalayennes.
C’était un rêve qui en 2020 semblait bien irréalisable. Et pourtant, entre deux confinements en France, à la sortie d’un confinement au Népal et à la faveur de la timide reprise du transport aérien international, Steven et Julien ont pu rallier Katmandou pour se rapprocher des montagnes.
Entre tests PCR et isolement
Partis avec leur test négatif, ils sont restés une semaine en isolement dans la capitale népalaise. Une semaine à faire la connaissance de quelques autres membres de leur groupe. A commencer par la franco-suisse Sophie Lavaud, une habituée des 8.000. Puis c’est le moment de vérité, un nouveau test PCR. Il s’est révélé également négatif, c’était le sésame pour la suite. Avec « le covid on savait pas trop à quoi s’attendre », confie Steven.
Un cadre irréel, le privilège de découvrir une région préservée du tourisme de masse. Sur « les sentiers, on croisait personne à part des locaux ». Dans certaines vallées reculées, ils n’étaient même pas les bienvenus. « On n’est pas passé par la vallée de Thame par exemple, ils voulaient pas de touristes (…) c’était pas hostile pour autant, mais y avait des villages où tout était fermé ». Steven comprend les craintes des habitants du Khumbu et souligne aussi leurs efforts. « A Gokyo tout était fermé, mais les mecs sont montés là-haut la veille pour nous ouvrir un lodge » raconte-t-il.
« L’Ama Dablam (…) magique »
Une fois le trek d’acclimatation terminé, c’est l’arrivée au pied de l’Ama Dablam. « L’Ama Dablam, quand tu le vois depuis Namche, c’est magique ! » explique le Français. Le temps passe au camp de base avec les sherpas. Pour décrire leur maitrise technique et leur rapidité sur la montagne, Steven a du mal à cacher qu’il est impressionné « trois gars très forts, des machines ! ». La rencontre de ces trois acolytes, Geljen Sherpa, Lakpa Dendi Sherpa et Gesman Tamang, est parmi les temps forts de ce séjour. Il se sent « privilégié d’avoir pu vivre çà, la relation avec les sherpas, on passait du temps avec eux, on vivait ensemble et y’avait que nous ! ».
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L’ascension ? Si les derniers mètres ont été plus durs pour certains, ils s’en sont sortis. A la faveur d’un lever de soleil sur l’Himalaya qui aurait ému le plus dur des montagnards (voir ci-dessous). Les conditions étaient optimales. Partis vers 1h du matin du Camp 2, un peu en dessous de 6.000 mètres, les Français étaient au sommet à 7h45 ! Le 13 novembre, ils étaient donc à 6.812 mètres !
Steven et Julien faisait partie des rares treks et expéditions dans la vallée du Khumbu cet automne. Une année normale, certains sentiers sont ici des autoroutes. Mais en 2020, il n’y avait que deux groupes à l’Ama Dablam (dont le leur). Les Français, ravis de leur expérience sans l’affluence normale, espèrent néanmoins que le tourisme va pouvoir redémarrer dans la région. L’économie locale est fragile. Sans les touristes, elle est à l’agonie.
Illustrations Les 2 français dans la Yellow Tower (Ama Dablam) © Geljen Sherpa / Lever de soleil © Julien Hunerfurst