Le grimpeur canadien Will Gadd avait fait le déplacement jusqu’au Kilimandjaro en 2014. Sur le colosse africain, il avait réalisé l’ascension de plusieurs tours de glace. Aujourd’hui, réchauffement climatique et recul des glaciers obligent, ces tours disparaissent. En début d’année, il est revenu au même endroit. Pour tenter une dernière ascension. « Ce que peu de gens savent, c’est qu’on peut faire quelques-unes des plus belles escalades de glace au monde sur le Kilimandjaro. Enfin, on pouvait, jusqu’à maintenant » explique Will Gadd, 53 ans.
Lire aussi : Les glaciers tiédissent et les robinets se tarissent
« Le recul des glaciers n’est pas un concept abstrait »
Avec les photos de 2014 sous le bras, il tente de retrouver les paysages d’alors. Sans surprise, la glace a sévèrement reculé. En seulement 6 ans, le changement est visible. En un siècle, près de 90% de la glace du Kilimandjaro a disparu. « C’est choquant, il n’y a pas d’autre mot » partage le grimpeur. « La disparition des glaces et le changement climatique ne sont pas des concepts abstraits, (…) c’est un problème pour les grimpeurs de glace mais c’est un bien plus grand problème pour le reste de la planète » conclut le Canadien.
Voir le film complet gratuitement (avec sous-titres en français)
A certains endroits, la perte de masse des glaciers atteint 70% entre les deux voyages de Will Gadd. En seulement 6 ans. Douglas Hardy, un scientifique américain spécialiste du Kilimandjaro est de la partie. Il explique que les évolutions du climat ont réduit la couverture nuageuse sur le volcan africain. Résultat, le soleil n’a plus de filtre et réchauffe bien plus les glaciers. « Le sable est brûlant, on se croirait à la plage, et c’est pas ce qu’il faut pour un glacier » s’étonne Gadd.
Illustrations © Red Bull Content Pool/Christian Pondella