Alors que les autorités népalaises ont donné leur feu vert à la reprise du tourisme, tout n’est pas aussi simple. Avec la reprise progressive des vols internationaux et domestiques à partir du 17 août, le ciel des expéditions automnales semblait pourtant s’éclaircir. Et plusieurs opérateurs népalais ont immédiatement annoncé qu’ils organisaient des expéditions pour cette saison. Le patron de Seven Summit Treks, un des leaders du marché, a expliqué à l’Himalmayan Times (en anglais) : « Nous sommes prêts à organiser des expéditions en suivant les protocoles de sécurité ».
Sont notamment évoqués des grands classiques de l’automne népalais comme le Manaslu (8.156m) ou l’Ama Dablam (6.812m). Mingma G, d’Imagine Nepal, propose l’ascension du Mt Himlung (7.126m) et prend aussi des réservations pour des 8.000 dont le Dhaulagiri (8.167m). Le Ministère du Tourisme se dit prêt à émettre des permis d’ascensions et un protocole sanitaire précis est en préparation.
Et pourtant, ces expéditions de l’automne 2020 sont loin d’être garanties…
Le camp de base ? Un bouillon de culture…
Mais il y a un mais. Lukas Furtenbach, directeur de l’agence éponyme, compte attendre le printemps. « En tant qu’opérateur, je vois trop de risques pour mes clients et mon personnel. Je préfère travailler sur des protocoles de sécurité médicale et d’hygiène et développer une nouvelle configuration de camp de base sûr pour le printemps prochain » a-t-il expliqué au quotidien népalais. Il pointe deux problèmes, majeurs selon lui. Il explique que les camps de base sont des bouillons de culture, avec des alpinistes qui vivent dans une vraie forme de promiscuité. Et dont le système immunitaire est déjà malmené par le manque d’oxygène et l’altitude. Il juge cette configuration « idéale pour que le virus se propage rapidement ».
Autre point, il explique que ses clients potentiels ont actuellement d’autres préoccupations que de partir en expéditions. Entre ceux qui perdent leur emploi, les inquiétudes au sujet « des membres âgés de leurs familles »… il estime que ces derniers préféreront rester chez eux.
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