Alors qu’il comptait bien rentrer du camp de base du Broadpeak à pied, l’himalayiste Denis Urubko a eu une drôle de surprise. A la question de sa compagne Maria, adressée par téléphone satellitaire : « tu as besoin d’une évacuation en hélicoptère ? », Denis avait répondu par la négative. Il se sentait bien capable de rentrer par le même chemin que l’aller. Le long trek sur les rives du Baltoro. Après une dernière nuit de repos, il se préparait à partir. Son sac prêt, il n’avait plus qu’à prendre le chemin du retour. C’est à ce moment là qu’il a reçu un message venu de Russie : « Denis, les hélicoptères sont partis de Skardu, tu vas être évacué. C’est le Général Khalil qui l’a décidé ».
Un cadeau de fin de carrière !
Au Pakistan, les seuls hélicoptères en mesure de voler dans la région du Karakoram sont des appareils militaires. Ce sont ces machines qui peuvent être mise à disposition des expéditions pour certaines évacuations. Mais là, personne n’avait adressé de demande. C’est la hiérarchie militaire qui avait pris la décision. Quelques minutes plus tard, les hélicoptères (ils volent toujours par deux par raisons de sécurité) arrivaient au pied du Broadpeak. Le pilote ordonne alors à Denis de monter à bord : « j’ai ordre de vous ramener à Skardu » explique-t-il.
Denis Urubko s’exécute et quelques minutes plus tard, le voici sur le tarmac à Skardu. Un « cadeau de la part de l’armée Pakistanaise » apprendra Denis. Ce dernier a décidé de mettre un terme à sa carrière d’himalayiste. S’il n’abandonne pas complètement les montagnes, on ne devrait plus le revoir de sitôt dans les camps de base…
Illustration © ISPR