par Attente et désillusion au programme des deux expéditions les plus avancées aux confins du Karakoram.
Deux semaines de travail anéanties !
Tamara Lunger et Simone Moro avaient besoin d’une échelle pour traverser une crevasse sinon infranchissable. Ils sont arrivés à s’en procurer une mais en attaquant leur itinéraire sur le glacier, quelle ne fut pas leur déconvenue ! « Nous avons l’échelle et il ne neige plus, mais le risque d’avalanche est énorme » explique Tamara Lunger.
« Il y a trop de cas où les gens meurent dans une petite avalanche. Nous ne voulons vraiment pas risquer çà ».
Autre mauvaise nouvelle, la neige a recouvert toutes les traces des jours passés. « Toute la trace a disparu et nous devrons attendre probablement des jours avant de remonter en sécurité ». Simone Moro continue : « tout le travail de ces deux dernières semaines est anéanti et nous devons recommencer ». Et son expérience prend le dessus : « L’hiver n’est pas un jeu pour ceux qui prennent plus des risques mais pour ceux qui ont plus de patience et de sagesse ». Tamara n’a pas la même réaction, elle raconte : « En revenant, je me suis laissée tomber dans la neige et j’ai crié ! C’est un bon traitement contre la colère, et au moins ici personne ne vous entend ! ».
L’attente interminable au Broadpeak
« Pour un alpiniste, la partie la plus difficile de l’expédition est sans doute l’attente ! Attendre la bonne fenêtre météo, attendre d’être bien acclimaté ou peut-être attendre d’être à nouveau en forme». Lotta Hintsa, bloquée au camp de base avec Denis Urubko et Don Bowie raconte son quotidien. Entre lecture, musique et messages aux amis, on s’occupe ! Il faut faire sécher les sacs de couchage « et ça peut prendre des heures », faire un peu de lessive, « essayer d’absorber les imposantes quantités de nourritures qu’il faut » pour rester en forme. Elle avoue : « pour moi qui ai vraiment besoin d’efficacité et qui manque vraiment de patience, l’attente semble être un sacré enseignement ici ».
Illustration © Tamara Lunger IG
