Né en France dans les années 1990, le Piolet d’Or est une récompense qui vient couronner les réalisations des alpinistes du monde entier. Un jury de professionnels choisit les ascensions les plus engagées, les plus techniques, les plus novatrices. En 2019, trois ascensions sur des 7.000 du Pakistan et du Népal ont ainsi été primées. Ces Piolets d’Or sont une référence au niveau international. Pour autant, il y a quelques semaines, Tim Marklowski de Mountain Wilderness Suisse, écrivait une tribune pour proposer une évolution du prix. Objectif : mieux prendre en compte les dimensions environnementales et de développement durable. Extraits de sa tribune.
Une cotation plus verte !
« Dans le cercle de l’élite, cela ne semble pas encore être un sujet. Mais au moins, l’idée d’un prix supplémentaire pourrait prendre la couleur verte plutôt que dorée. Un tel «Piolet Vert» distinguerait ceux qui réalisent l’excellence avec une faible empreinte écologique. Cela, ou du moins l’empreinte CO2, serait inclus dans la performance. Les notes pourraient ressembler à ceci, ou quelque chose de similaire: Voie «The Greenwasher» (1200 m, ED +, 5.11, WI6, CO2: 10 tonnes). Le même parcours avec une arrivée par voie terrestre par train et la quantité de gaz à effet de serre diminue et augmente les chances de l’attribution convoitée. Le jeu serait le même, les règles légèrement ajustées. »
Au-delà de cette tentative d’inclure l’empreinte carbone dans les réalisations d’alpinistes, Marklowski ajoute une autre notion, celle de développement durable. Et l’équation se complique. Car une expédition menée sans aucune assistance peut être saluée, et même avoir une empreinte carbone très faible. Mais socialement… « L’environnement est heureux, les Sherpas moins. Travailler avec des sponsors rend un projet moins discret, mais est souvent plus logique sur le plan économique et social que de le faire seul. (…) Avec cette idée, la cotation pourrait ressembler à cela : Voie «Sustainer Billy» (1200 m, ED +, 5.11, WI6, CO2: 5 tonnes, valeur locale: 2000 $). »
Des cotations qui incluent l’empreinte carbone ou l’impact positif sur les communautés locales. C’est une forme que pourrait prendre l’idée de Piolet Vert soutenue par Marklowski. Il y a quelques jours, John Porter, ancien Président de l’Alpine Club trouvait « l’idée intéressante » !
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