L’expédition hivernale au Broadpeak est dans les starting-blocks. Comme convenu, les trois principaux membres de l’équipe ont pris l’avion à destination du Pakistan. Denis Urubko, Don Bowie et Lotta Hintsa doivent se retrouver dans quelques heures à Islamabad. Le trio devrait voler vers Skardu (au Nord du pays) dès demain pour rapidement attaquer le trek d’approche.
Le vrai hiver selon Urubko
Dans une interview à la presse polonaise, Denis Urubko a donné quelques détails supplémentaires sur son expédition. « Personne n’a jamais gravi le Broadpeak en hiver » assure-t-il, rappelant que sa définition de l’hiver le limite aux mois de décembre, janvier et février. « Lorsque nous avons planifié le voyage, Don Bowie m’a dit ‘nous devrions attaquer le sommet en mars’, ‘pourquoi ?’ ai-je demandé, ‘parce qu’il fait beaucoup plus chaud !’ ». Urubko n’accorde donc que peu de crédit aux hivernales réalisées en mars. Dans cette même interview, il confirme qu’à ses yeux la première polonaise au Broadpeak n’en était pas une (réalisée en mars 2013). Il indique aussi que la première au Shishapangma signée Simone Moro en 2005 arrivait quelques semaines après la vraie première de Jean-Christophe Lafaille en décembre de l’année précédente.
Des compagnons solides
Il parle aussi de ses compagnons de voyage : « Don est un vrai athlète (…) il comprend que la chose la plus importante dans les montagnes est d’aider les autres ». Denis se rappelle notamment leur participation conjointe à la tentative de sauvetage du Basque Iñaki Ochoa en 2008 à l’Annapurna. Il est également très positif à l’égard de Lotta Hintsa. « C’est effectivement une belle femme, gentille et positive, mais je vous assure qu’elle grimpe aussi très bien ». Ils ont fait connaissance l’été dernier sur les pentes du Gasherbrum II.
Un entrainement à Bergame
Avant de partir, Denis Urubko s’est entrainé dans le nord de l’Italie. Notamment sur le Monte Misma, 1.160 mètres. Avec 500 mètres de dénivelé et près de 14 kilomètres par ascension, il a répété cet entrainement de nombreuses fois, son objectif était de ne pas augmenter sa masse musculaire. En haute altitude, le poids de muscles en trop pèse… Denis s’inquiète notamment de la capacité de ses genoux à soutenir un poids trop important. Ses articulations ayant été fragilisées par des blessures passées, apprend-on sur Montagna.tv !
Illustration © Denis Urubko