Après l’obtention du tant attendu sésame lui permettant de s’attaquer au Shishapangma, le Népalais Nims Dai est arrivé au camp de base ce week-end. Le plan est d’avancer rapidement vers le camp de base avancé et de « voir ce qui se passe ». L’ex-membre des forces spéciales britanniques explique : « la météo est horrible mais j’en suis sûr nous aurons une fenêtre ». Nul doute qu’avec son équipe, il essaiera de se glisser vers ce sommet culminant à 8.013 mètres d’altitude. C’est le dernier des 8.000 à plus d’un titre. Tout d’abord, c’est le plus bas d’entre eux. Ensuite, c’est le dernier à gravir pour Nims Dai qui a réussi – jusque là – un sans faute dans son défi.
La météo ne joue pas le jeu des 6 mois…
En 7 mois – peut-être même six – il tente de gravir tous les sommets de plus de 8.000 mètres que compte la planète. Son projet, baptisé « Project Possible », a démarré en avril dernier et pourrait bien se terminer dans quelques heures.
Les prévisions météo laissent cependant peu de place pour une tentative dans les 48 heures, qui permettrait à Nims de réaliser son exploit en 6 mois seulement. Jusqu’à la fin de la semaine, les vents prévus au sommet dépassent régulièrement les 100 km/h. Impossible pour un alpiniste de faire face à un tel déchaînement.
Just arrived, almost there setting up the basecamp.#Shishapangma we are here 🤙🏼#nimsdai #14peaks7months #BremontProjectPossible pic.twitter.com/lRbneOWS34
— Nirmal Purja MBE (@nimsdai) October 20, 2019
Shishapangma : attention danger !
C’est dans la dernière ligne droite de leur quête des 8.000 mètres que plusieurs grands alpinistes ont pu pécher par excès de confiance. Certains n’en sont pas revenus. Nims a parfois pris des risques importants dans ses ascensions mais a toujours affirmé être près à faire demi-tour si la montagne semblait plus forte. Gageons qu’il conservera son humilité au pied de cette dernière étape.
Si le Shishapangma ne fait pas parti des 8.000 considérés comme les plus techniques ou les plus dangereux, c’est évidemment une entreprise délicate. Tout d’abord parce que n’importe quel 8.000 est un projet très engagé. Ensuite parce que la saison est assez avancée et que l’automne peut se révéler plus hostile que le printemps. Enfin parce que l’histoire de cette montagne a son lot de catastrophes mémorables. A l’image de la terrible expédition qui emporta Alex Lowe en octobre 1999, il y a tout juste 20 ans.
Illustration © Jan Reurink – Wikimedias