Alors que les alpinistes sont nombreux à grimper vers le sommet du K2, les agences en charge d’installer des cordes fixes sur les itinéraires d’ascension sont en colère. Un travail colossal et coûteux qui profite à tous les grimpeurs. Y compris ceux qui ne versent pas un centime pour y avoir recours.
Les grimpeurs qui profitent des cordes
« Plusieurs grimpeurs parasites jouent à cache-cache avec nous. Il y a notamment deux grimpeurs de Belgique et d’Iran sur la voie Cesen. Alors que l’on équipait la voie le 2 juillet dernier au niveau du camp 2, ils suivaient nos cordes. En discutant, je leur demande combien de corde ils ont pour gravir le K2. Ils me répondent 30 mètres. ». Les agences qui équipent les voies de cordes fixes installent plusieurs milliers de mètres de cordes. Elles ont un coût, de même que leur acheminement jusqu’à la montagne. Les sherpas qui les installent coûtent également. Les expéditions qui utilisent ces cordes participent financièrement à leur achat, même si seules quelques agences réalisent l’installation à proprement parler. Mingma G, de l’agence Imagine Népal, craque : « ces parasites sur le K2 dorment dans leur tente et surveillent la route, mais n’ont pas le courage d’aider l’équipe qui installe les cordes ».
Les agences qui comptent sur les autres agences
Chez Seven Summit Treks, la grosse agence népalaise qui équipe la voie des Abruzzes, on est également assez dépité : « Jusqu’à présent, nous n’avons pas vraiment eu d’aide d’autres agences, notre équipe a fait tout le boulot. Je ne comprends pas pourquoi cette tendance continue chaque année ». Seven Summit Treks est de loin l’agence qui amène le plus de grimpeurs sur le K2 et cela pourrait expliquer cette tendance à les laisser équiper la voie. Pour autant, ce mode de fonctionnement n’est clair pour personne et quelques heures après que 5 sherpas étaient pris dans une avalanche, force est de constater que la colère continue de monter sur les pentes du K2.
A midi, la voie avait été fixée au-delà du Bottleneck, la dernière partie délicate de l’ascension. Les premiers sommets ne devraient plus tarder.
Illustration © Seven Summit Treks