On dénombre quelques 885 personnes à être parvenues au sommet de l’Everest ce printemps. C’est un chiffre approximatif puisque régulièrement depuis mai dernier, des investigations pointent du doigt des grimpeurs peu scrupuleux. Ces derniers ayant réussi (jusque là) à faire croire à la réussite de leur ascension alors qu’ils étaient (plus ou moins) loin d’atteindre le sommet. En cause, un système népalais plus qu’artisanal pour valider la réussite des ascensions. La palme revient à ce jour aux « alpinistes » indiens. Quatre d’entre eux sont accusés d’avoir falsifié des preuves pour obtenir leur certificat d’ascension du toit du monde. (Trois il y a quelques semaines, et une cette semaine).
Elle aurait été la première kasmirie au sommet…
Dernière en date, une jeune Kashmirie de 26 ans. Elle déclarait avoir atteint le sommet de l’Everest le 22 mai dernier. Dans la foulée de son retour de la vallée de l’Everest, elle avait fourni une photo au Département du Tourisme népalais. L’agence qui organisait l’expédition avait confirmé la réussite de tout le groupe (oubliant malencontreusement de signaler que l’un des membres n’était pas arrivé au sommet). Enfin, l’officier de liaison de l’expédition avait tamponné tout cela ! Comme un pourcentage toujours important d’officiers de liaison, ce dernier n’avait pas cru bon quitter Katmandou pour suivre les agissements des membres de son expédition. Résultat, il avait validé cette ascension les yeux fermés.
Manque de chance, plusieurs témoins ce jour-là ont pu attester que la grimpeuse en question n’avait pas dépassé le Camp IV, à presque 8.000 mètres. Quelques 850 mètres sous le sommet tout de même. Aussitôt, le Département du Tourisme a regardé la photo de plus près. Elle ressemblait à s’y méprendre à la photo d’une autre alpiniste. Cette dernière avait bien atteint le sommet et avait eu la bonne idée de partager son cliché. Un recadrage, un changement de résolution, un petit montage pour qu’on ne reconnaisse plus les traits initiaux et le tour était joué. Les deux clichés, juxtaposés par l’Himalayan Times, parlent d’eux-mêmes.
Le phénomène n’est pas nouveau !
Déjà en 2016, deux autres Indiens avaient été pris la main dans le sac… Interdits d’escalade au Népal pendant 10 ans, ces deux mythomanes – policiers de leur état – avaient même été renvoyés par leur employeur pour avoir ainsi menti.
Dans l’histoire de l’alpinisme, les professionnels ont également menti. A l’image de tous les doutes qui planent sur les ascensions de Tomo Cesen ou bien encore sur le soit-disant exploit de Cesare Maestri sur l’indomptable Cerro Torre.
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