Alors que l’Alaska vit l’un des épisodes d’incendies les plus importants de ces dernières années, les pentes du Denali semblent épargnées. Et pour cause, largement glaciaire et enneigée, cette montagne brûlera difficilement. En revanche, les fumées portées par le vent atteignent bien le Parc National du Denali. Et pour cause, à l’échelle de l’Etat les flammes ont déjà parcouru 2 millions d’hectares, soit près de deux fois la région parisienne. Alors que les feux de forêt épargnent le Denali, les alpinistes sont nombreux à s’y presser. Certains y réalisent même de sacrés exploits, à l’image de Toralles et Busom.
1.200 alpinistes sur le Denali !
Point culminant d’Amérique du Nord, le Denali (autrefois appelé Mont McKinley) est pris d’assaut dès la fin du printemps. Depuis plusieurs semaines, les alpinistes arrivent en Alaska pour gravir ses 6.190 mètres d’altitude. A cette altitude et à une latitude si élevée, le climat peut-être polaire même en plein été. C’est l’une des principales caractéristiques de cette ascension, il peut y faire très froid ! Cette saison, c’est quelques 1.200 alpinistes qui ont obtenu un permis pour le Denali. La moitié d’entre eux ont déjà terminé leur expédition. Sur ces quelques 610 grimpeurs qui ont d’ores et déjà quitté le camp de base, seuls 300 ont réussi à atteindre le sommet. Année après année, le taux de réussite demeure proche des 50%. L’étalement des ascensions sur plusieurs semaines permet d’éviter les phénomènes d’embouteillages que l’on a pu voir à l’Everest ce printemps.
POUR INFO : Le prix du permis d’ascension pour l’Everest est de 11.000 dollars (environ 9.740 €), pour le Denali : 375 dollars (332 €).
Dixième ascension dans la Directe Slovaque
Deux alpinistes, Marc Toralles et Bru Busom, se sont attaqués au Denali par une voie particulièrement difficile. La Directe Slovaque, ouverte en 1984 n’a été répétée que très peu de fois. L’an dernier, l’ascension de Chantel Astorga et Anne Gilbert Chase dans cette voie, première féminine, était l’une d’elles. Toralles et Busom signent donc la dixième ! Ils ont avalés les quelques 2.700m de grimpe sur la Face Sud en quatre jours seulement. Les images ci-dessous donne une petite idée de l’envergure d’une telle entreprise…
Pendant ce temps, sur la voie normale, la Française Valérie Orsini continue sa montée progressive. La journée de mardi a été particulièrement dure, quelque part vers le Camp 1. Le soleil ne lui a pas fait de cadeau : « je fais une belle insolation, 39°C de fièvre. Et toujours une crève d’enfer. » Elle se remet peu à peu. Dès demain, cap sur le camp 3.
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