C’est le début de la très forte affluence après les 150 summiters de ces derniers jours. La fenêtre météo ouverte depuis quelques heures devrait rester béante jusqu’à vendredi 24 mai. Quelques flocons l’après-midi, mais des matinées ensoleillées. Idéal pour se lancer ! Ce créneau de 4 jours devrait être suffisant pour que le versant népalais alimente le sommet en centaines de prétendants. Le ministère du Tourisme estime les volumes suivants sur les 3 jours : « 122 aujourd’hui, 297 demain, et 172 le 23 mai ». Le 24 mai pourrait également voir grimper quelques groupes.
Qui est où sur cet Everest ?
- Thomas. Parmi ces grands groupes, on trouve le Français Thomas Dutheil. Arrivé aujourd’hui au camp 3, il devrait se hisser jusqu’au camp 4 demain au petit matin. Puis à la nuit tombée, il partira pour le sommet qu’il devrait atteindre dans la matinée du 23. Si les chiffres du Ministère sont les bons, il devrait éviter la plus grosse vague de grimpeurs !
- Kirstie. L’Américaine Kirstie Ennis avait fait demi-tour il y a quelques jours à 8.684 mètres. Elle avait laissé plané le doute sur une éventuelle deuxième tentative mais il n’en sera rien, elle rentre au bercail, déçue mais fière de cette prouesse non négligeable ! Ennis est amputée d’une jambe au-dessus du genou suite à un accident d’hélicoptère.
- Elia. Elia Saikaly, qui suit des femmes du Moyen-Orient en route pour le sommet devrait arriver au Camp 4 sous peu. Cap sur le sommet cette nuit. Le cinéaste libanais n’en est pas à sa première ascension de l’Everest. C’est la troisième fois qu’il est dans le coin !
- Kami Rita. On ne l’arrête plus, le sherpa recordman du monde du nombre d’Everest. Il atteignait 23 il y a quelques jours, il est désormais à 24 ! Il devrait s’en tenir là pour cette saison !
- Cory et Topo. Le duo qui souhaite ouvrir une nouvelle voie sans oxygène sur le versant tibétain est parti ! Nous ne devrions pas avoir de nouvelle avant leur retour. « Je me sens aussi effrayé que je suis fort, la peur est utile : elle nous garde en sécurité » explique Cory Richards.
Sergi. L’espagnol Sergi Mingote a fait demi-tour, il comptait enchaîner sur le sommet de l’Everest après sa réussite au Lhotse tout proche, sans oxygène. Il n’en sera rien, il est redescendu au camp de base pour reprendre des forces.
Températures très basses
Seul hic, les températures très basses. Elles se réchauffent actuellement mais atteignaient allègrement les -50°C au sommet il y a quelques heures à peine. A cette température, avec un peu de vent, impossible d’ôter ses gants sans risquer des gelures irréversibles. Un froid pareil ne permettrait pas aux centaines de grimpeurs de se suivre vers le sommet. Toute file d’attente, toute immobilisation trop longue refroidiraient considérablement les alpinistes. Les températures ces jours-ci devraient osciller entre -25°C et -35°C à 8.000 mètres expliquent les prévisionnistes. Des conditions beaucoup plus acceptables pour les grimpeurs !
Versant tibétain
Dans le même temps, le versant tibétain est toujours très léthargique. Les cordes fixes n’étant pas encore au sommet, les grimpeurs ne vont pas beaucoup plus haut que le Camp de Base Avancé. Les sherpas travaillent à installer les cordes jusqu’au sommet ; ils espèrent y parvenir demain mercredi. Si certaines équipes espèrent se glisser juste derrière, la plupart ont en tête un sommet pour la fin du mois.
En savoir plus sur l’Everest
Dans Tragédie à l’Everest, le journaliste américain Jon Krakauer raconte son ascension de l’Everest en 1996 et la catastrophe qui en a découlé. Le film Everest est en partie basé sur cet ouvrage. A cette époque, les expéditions commerciales ne faisaient que commencer…
Tragédie à l’Everest, Jon Krakauer, 10-18, 8,10 € | Commander ici !
Illustration Everest Basecamp © Gyanendra Shrestha