Il y a quelques jours, l’Espagnol réussissait l’ascension du Lhotse, 8.516m, sans oxygène. C’était le 15 mai, la première partie de son plan était réalisée sans trop de difficulté. A la descente, Sergi Mingote avait tenté de prêter main forte à Ivan Tomov, un grimpeur Bulgare en grande difficulté. « Ivan est mort dans mes bras, on a tout fait pour le descendre mais c’était impossible » précise-t-il. Quelques heures plus tard, il était de retour au Camp 2.
Mais Sergi Mingote n’est pas venu pour le seul Lhotse. Il compte planter son piolet au sommet de l’Everest et également du Kangchenjunga. Après le Lhotse, il était tentant de ne pas revenir au camp de base et de profiter d’être déjà en altitude pour enchaîner sur l’Everest. C’était l’idée de départ. Mingote s’était arrêté au Camp 2, presque 6.500m d’altitude, il comptait repartir le 20 mai vers le haut, pour un sommet prévu le 22.
Mingote fait demi-tour !
Il y a quelques heures, nous apprenions qu’il faisait demi-tour et retournait au camp de base : « finalement, après avoir attaqué la montée, il a décidé de descendre ; il n’était pas à 100% et revient au camp de base pour récupérer. Cela fait beaucoup de jours qu’il est en altitude, et cela commence à se ressentir sur sa santé ! » précise sa page Facebook.
Au-delà d’une certaine altitude, l’organisme se détériore. C’est ce qu’expérimente cet alpiniste de haut niveau, très entraîné. D’autant plus qu’il grimpe sans oxygène. Faire demi-tour, une décision prudente et sage que les meilleurs grimpeurs ne sont pas toujours capables de prendre. Il n’est pas toujours simple de déceler ses limites et de voir quand on les atteint. Sur un 8.000 sans oxygène, un rien peu faire basculer l’exploit en tragédie. Le Bulgare Ivan Tomov en est un des exemples les plus récents. Mingote a été témoin de sa mort, rappel trop concret du danger de ces très hautes montagnes.
Juan-Pablo Mohr, qui lui aussi tente l’Everest sans oxygène, n’a pas fait demi-tour.
Lire aussi : Expéditions Printemps 2019, un record pour Sergi Mingote ?
Illustration © Sergi Mingote